Die Festung, Saint-Nazaire

La poche de Saint-Nazaire, le dernier combat en Europe après la capitulation allemande du 8 mai 1945.
Carte de la poche de Saint-Nazaire (Crédit photo : infographie Ouest France)
En 1944, les alliés débarquent en France, le 6 juin en Normandie et le 15 août en Provence.
Le plan des alliés est de couper la France en deux, pour se diriger vers l’Allemagne et aussi s’approprier les grands ports de l’Atlantique utiles pour débarquer le matériel nécessaire à la logistique (ex :1 division blindée : 100 m³ carburant par jour).
Pour cela, dans un premier temps, les alliés vont libérer Brest. Celle-ci était l’une des forteresses de l’Atlantique, mais sa libération a coûté beaucoup de temps, de matériel et 10 000 soldats américains. Son port détruit par les Allemands est inutilisable. Tirant les leçons de cette expérience, les alliés vont privilégier l’assaut vers l’Allemagne plutôt que de s’occuper des poches de résistance allemande situées dans les forteresses de Lorient, La Rochelle, Bordeaux/Royan et Saint-Nazaire.
C’est ainsi que se créa en août 1944 la poche de St Nazaire qui sera la dernière zone libérée en Europe.
La poche
de Saint-Nazaire 
La poche de Saint-Nazaire, « die Festung » a renfermé 28 000 soldats allemands et 130 000 civils. Elle s’étendait sur environ 50km de littoral. Ses défenses étaient composées de bunkers, de champs de mines, de plus de 700 canons de tout type avec leurs stocks de munitions, de tranchées… le tout pour défendre la poche.
La poche sera encerclée par les alliés et des bataillons de la FFI : Force Française de l’Intérieur.
La base sous-marine
de Saint-Nazaire
La poche s’est formée autour de la base sous-marine de Saint-Nazaire. La construction de cette base débuta en février 1941 et se termina fin 1943. Cette forteresse était un énorme blockhaus de béton indestructible servant d’abri aux flottilles de U-boat allemands. Elle était composée, à partir de 1942, de 14 alvéoles pour les protéger.
Les U-boat partaient de Saint-Nazaire pour attaquer, dans l’Atlantique, les convois de ravitaillement à destination de l’Angleterre. La base possédait aussi un autre élément important : la cale du Normandie (ou forme Joubert), la seule cale de la façade atlantique pouvant accueillir les grands cuirassés allemands Bismarck et Tirpitz. L’importance stratégique de la base lui vaudra 13 raids aériens (2000 T de bombes larguées qui ne feront que l’égratigner).
A noter le bombardement du 9 novembre 1942 qui causa la mort de plus de 180 personnes, dont 134 apprentis du chantier de Penhoët, et s'impose dans les mémoires comme étant le « massacre des apprentis ». En mars 1942, une opération commando, l’opération Chariot, visant à saboter les éléments de l’écluse de la Forme Joubert, va la rendre inutilisable.


Pour plus d’information, allez visiter la base sous-marine de Saint-Nazaire.
Les "empochés"  La vie dans la poche était une période difficile, les civils manquaient de tout : nourriture, bois de chauffage… Les pénuries et le rationnement étaient quotidiens. Ils subissaient aussi l’occupation des allemands qui effectuaient des perquisitions et commettaient des exactions en représailles aux actions des maquisards. Les civils ont été également victimes collatérales des bombardements alliés qui raseront 80 % de la ville. Les Allemands évacuèrent des civils de la poche,majoritairement femmes et enfants, grâce à des convois en train, organisés par la Croix Rouge avec la coopération des Allemands. Le but étant de se débarrasser des bouches inutiles.
Pour empêcher les parachutages éventuels, les Allemands ont inondé les plaines du sud de la poche. Le 17 mars 1945, lors des travaux de déminage pour ré-ouvrir l’écoulement du ruisseau du Boivre (St-Brevin), demandé par les agriculteurs, une mine jetée sur un tas d'environ 200 mines, entraîne une explosion en chaîne faisant 15 victimes civiles. Cet événement sera appelé la catastrophe du Boivre. Un monument commémoratif a été érigé à l’Ermitage.


Vous pouvez voir et vous renseigner sur l’événement à St-Brevin/l’Ermitage.
La reddition Le jour même de la capitulation du IIIe Reich, le 8 mai 1945, les Allemands de la poche décident de signer l'acte de reddition auprès des alliés. L’événement se déroula à 13h dans la maison de Francis Moisan, au lieu-dit Les Sables à Cordemais : trois officiers allemands se présentent face à trois officiers américains et français. L'acte de reddition est signé sur une table construite à la va vite grâce à des planches du grenier de la maison. Celle-ci est conservée et présentée dans la scénographie du musée du Grand Blockhaus de Batz-Sur-Mer.
Cependant, les « Empochés » ne sont pas encore libérés comme le reste de la France. En effet, la cérémonie de reddition de la poche se déroulera le 11 mai à l'hippodrome du Grand Clos à Bouvron. Durant la cérémonie, le général Hans Junck remit son arme au général américain Herman Kramer.

La poche de Saint-Nazaire est enfin libérée le 11 mai 1945, trois jours après la fin de la guerre.

Beaucoup de soldats allemands resteront prisonniers pour déminer le littoral.

Pour plus d’informations, visitez le musée du Grand Blockhaus.


Lucas Guiot et
Lucien EMANGEARD, 2D05


Remerciements à M. Guiot et au lieutenant-colonel Buet