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L'addiction aux jeux vidéos, une pratique de santé ?

On dit qu'ils rendent violent, asocial, obèse, myope... En bref, selon la sagesse populaire, le jeu vidéo serait une pratique abrutissante nuisant à la santé et au développement des individus. Des idées reçues ayant la vie dure et contredisant les résultats expérimentaux.
Le jeu : dopamine en intraveineuse (Crédit photo : Jan Maschinski)
Pour en finir
avec les clichés
Le jeu vidéo n'est pas mauvais pour la santé, en tout cas, selon la littérature scientifique. Il n'existe pas de lien entre jeux vidéos et propension à la violence. On remarque même que la criminalité juvénile est en baisse depuis plusieurs décennies, malgré la démocratisation des jeux d'actions hyperviolents.

Vanessa Lalo, pour France culture, fait remarquer : "Au contraire, on a pu prouver depuis les années 1990, qu’à chaque sortie de jeu vidéo violent, on observe une baisse de la criminalité, en tout cas aux États-Unis".

L'asociabilité est un autre trait souvent associé aux joueurs. Pourtant, pour certaines personnes souffrant d' anxiété sociale ou de handicap moteur, les jeux vidéos sont un moyen (parfois le seul) de rencontrer et d'échanger avec d'autres personnes.
Le jeu vidéo
chez les enfants
Encore une fois, il n'existe pas de lien de cause à effet entre les jeux vidéos et ce dont on les accuse. Le surpoids est lié au manque d'activité physique, les résultats scolaires, au travail, et les enfants, ayant grandi en jouant aux jeux vidéos, ne deviennent pas plus violents que les autres. Pour ce qui est de l'attention, et bien, le jeu vidéo serait un remède, non un poison.
Des avantages cognitifs En effet, les joueurs de jeu d'action, qui s'y consacrent de dix à quinze heures par semaine, seraient meilleurs dans la prise de décision rapide. Ils sont aussi meilleurs à effectuer plusieurs tâches à la fois, supérieurs à assimiler des informations rapidement. Les gamers possèdent une meilleure mémoire visuelle, ainsi qu'une meilleure coordination yeux-mains. C'est pas fini ! Les joueurs sont aussi meilleurs pour suivre plusieurs objets à la fois, pour distinguer les nuances de gris, pour changer rapidement de tâche, enfin ils disposeraient potentiellement d'une meilleure attention, mais ce point reste à prouver.

Toutes les capacités listées ci-dessus sont essentielles pour performer dans un jeu d'action. Ainsi, une pratique régulière devrait permettre de les acquérir. Des études, faites sur des panels de non-joueurs, portaient sur la mesure de leurs performances à des tests cognitifs et visuels. Suite à cela, une partie de ces non-joueurs ont suivi un programme comprenant entre dix et quinze heures de jeux par semaine.
Ces nouveaux gamers ont obtenu systématiquement de meilleurs résultats aux mêmes tests. Plus impressionnant, les études, avec un suivi à long terme de ces participants, semblent indiquer que cette amélioration est maintenue jusqu'à plusieurs mois après.
Plus de matière grise Selon une étude, sobrement nommée : "Playing Super Mario 64 increases hippocampal grey matter in older adults", bien jouer à Super Mario 64 augmente la quantité de matière grise dans l'hippocampe.
Et pour cause, jouer est une "activité active" (on pense, on agit...) contrairement à une "activité passive" comme regarder la télé. Il faut pourtant nuancer.

En fonction du style, du temps et de la fréquence des sessions, les effets à long termes du jeu diffèrent. Il est possible de trouver plusieurs études rigoureuses avec des conclusions contradictoires de prime abord. Pour apporter une conclusion définitive au débat, il faudra du temps et, surtout, bien définir de quel genre de jeu on parle.
Devenir un dieu
grâce au jeu vidéo
Non, évidement que non ! Le jeu vidéo n'est pas mauvais pour la santé, le trouble du jeu vidéo, défini dans la classification internationale des maladies de l'OMS, se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu, au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêt et activités quotidiennes, et par la poursuite ou la pratique croissante du jeu, en dépit de répercussions dommageables.

En requérant l'usage de nombreuses capacités cognitives, le jeu vidéo stimule notre cerveau, toutefois, chacune de nos réussites virtuelles stimulent notre circuit de la récompense, de ce fait, le jeu vidéo entraîne un risque d'addiction.

L'un des effets pervers de la répétition de la stimulation du circuit de la récompense est la désensibilisation. On remarque que les symptômes du trouble du jeu vidéo sont similaires à ceux des addictions à la drogue et à la pornographie.
Yoann CABEL.
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