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Le harcèlement de rue : de la réalité aux super-héros !
Le harcèlement de rue est resté longtemps un sujet tabou. Pourtant, 86 % des femmes le subissent au moins une fois dans leur vie. L’ampleur du phénomène est toujours sous-estimée et toutes les associations de lutte pour le droit des femmes soulignent la gravité de ce problème sociétal.
Commet accepter qu’un adulte de 40 ans siffle une jeune fille de 15 ans sur le trajet de son lycée ? Ou encore que certaines jeunes femmes avouent devoir se changer avant d’aller dans une galerie marchande en plein centre-ville ? Qu’en pensent les hommes ? Recueillons l’avis des adolescents masculins qui eux aussi occupent l’espace public et sont souvent témoins de ces agissements.
Après la réalisation d’un micro-trottoir au sein du lycée, il semble qu’un grand nombre d’adolescents ont peu de connaissances sur ce qu’est le harcèlement de rue. Cela semble dépendre pour beaucoup, de leur âge. En effet, les élèves de terminale ont eu plus de facilités à le définir que les élèves de seconde. L’évolution de la maturité et de la réflexion au cours des trois années de lycée est peut-être une des raisons de cette méconnaissance.
Le harcèlement de rue est une forme de persécution principalement à l’égard des femmes dans les lieux publics : sifflements, remarques sexistes, interpellations non-consenties, agressions verbales et/ou physiques… Le dangereux
effet de groupe Cet harcèlement est souvent amplifié par l’effet de groupe des harceleurs. Ces agresseurs ne sont qu’une minorité. Et d’ailleurs un grand nombre de lycéens jugent cela irrespectueux. Ils reconnaissent volontiers que « la femme n’est pas un objet », et que ces agissements expriment « le non-respect de la parole des femmes ». Plusieurs lycéens garçons dénoncent le sentiment de supériorité des hommes dans la rue.
A la question posée aux trente jeunes hommes interrogés du lycée : « Comment vivriez-vous ces agressions quotidiennes si vous étiez une femme ? » Les sentiments de peur, d’enfermement, d’impossibilité de s’affirmer et d’envie de s’isoler, sont unanimes. La liberté de se promener comme les femmes le veulent dans la rue n’est plus possible et une grande vague d’insécurité se fait sentir dans les villes. Une reconnaissance pénale Pour lutter contre cela, l'article 15 de la loi du 3 août 2018 (lutte contre les violences sexuelles et sexistes) sanctionne tout outrage sexiste en cas de flagrant délit, par la police, d'un montant forfaitaire de 90 €. L'amende est de 750 € voire 1 500 € en cas de circonstances aggravantes et à 3 000 € lors de récidive.
Plusieurs lycéens reconnaissent qu’il est difficile de « changer quelqu’un par l’argent », et que le harcèlement relève de l’éducation et de la nature des responsables. Un élève de seconde a suggéré que « pour changer leur mentalité, la sanction devrait leur faire ressentir ce qu’ils font vivre aux femmes à longueur de journée ». En effet, des stages d’actions contre le sexisme et de sensibilisation à l'égalité entre les femmes et les hommes sont désormais possibles mais encore peu réalisés.
Résignés, mais solidaires Que feraient les lycéens pour venir en aide aux femmes, qui subissent un premier sifflement en moyenne à l'âge de 11 ans ? Certains affirment qu’il n’y a pas grand-chose à faire à part « attendre que ça s’arrête ». D’autres disent que « oui la question ne se pose pas » et qu’ils feraient quelque chose. Après réflexion, ils se sont tous demandés si, sur le moment, ils auraient « le courage d’affronter un groupe de cinq hommes, faisant deux fois leur taille » ? L’effet de groupe semble leur faire peur et ils doutent de leur pouvoir d’agir. Ils sont lucides et convaincus du problème. Ils reconnaissent la nécessité de faire changer les choses. Pour autant, ils sont résignés malgré le sentiment de solidarité qu’ils affirment envers les filles.
Nous sommes tous
des super-héros Un élève de terminale pense que la confrontation n’est pas « la meilleure des solutions, que tout dépend de la situation et qu’ils ne sont pas des "justiciers" ». Cette même idée est aussi présente chez un élève de première qui avoue qu’« il ne faut pas se prendre pour des super-héros ».
Contrairement à leurs idées reçues, les hommes en agissant aux côtés des femmes, pourraient être des amplificateurs du changement. Leur adhésion à la règle des 5D du plan Angela, lancé en 2020, pourrait être un bon début. Il suffirait de Distraire simplement l’harceleur, si cela ne fonctionne pas, il faudra Dialoguer avec la victime lui demander si tout va bien.
Si c’est encore un échec, le témoin devra Déléguer, demander de l’aide à d’autres personnes. Documenter en filmant est le meilleur moyen d’aider la victime ce qui peut entraîner la fuite de l’agresseur et d'avoir des preuves. En dernier recours, Diriger en interpellant soi-même l’harceleur.
Léonie SCHUBERT2D04
Après la réalisation d’un micro-trottoir au sein du lycée, il semble qu’un grand nombre d’adolescents ont peu de connaissances sur ce qu’est le harcèlement de rue. Cela semble dépendre pour beaucoup, de leur âge. En effet, les élèves de terminale ont eu plus de facilités à le définir que les élèves de seconde. L’évolution de la maturité et de la réflexion au cours des trois années de lycée est peut-être une des raisons de cette méconnaissance.
Le harcèlement de rue est une forme de persécution principalement à l’égard des femmes dans les lieux publics : sifflements, remarques sexistes, interpellations non-consenties, agressions verbales et/ou physiques… Le dangereux
effet de groupe Cet harcèlement est souvent amplifié par l’effet de groupe des harceleurs. Ces agresseurs ne sont qu’une minorité. Et d’ailleurs un grand nombre de lycéens jugent cela irrespectueux. Ils reconnaissent volontiers que « la femme n’est pas un objet », et que ces agissements expriment « le non-respect de la parole des femmes ». Plusieurs lycéens garçons dénoncent le sentiment de supériorité des hommes dans la rue.
A la question posée aux trente jeunes hommes interrogés du lycée : « Comment vivriez-vous ces agressions quotidiennes si vous étiez une femme ? » Les sentiments de peur, d’enfermement, d’impossibilité de s’affirmer et d’envie de s’isoler, sont unanimes. La liberté de se promener comme les femmes le veulent dans la rue n’est plus possible et une grande vague d’insécurité se fait sentir dans les villes. Une reconnaissance pénale Pour lutter contre cela, l'article 15 de la loi du 3 août 2018 (lutte contre les violences sexuelles et sexistes) sanctionne tout outrage sexiste en cas de flagrant délit, par la police, d'un montant forfaitaire de 90 €. L'amende est de 750 € voire 1 500 € en cas de circonstances aggravantes et à 3 000 € lors de récidive.
Plusieurs lycéens reconnaissent qu’il est difficile de « changer quelqu’un par l’argent », et que le harcèlement relève de l’éducation et de la nature des responsables. Un élève de seconde a suggéré que « pour changer leur mentalité, la sanction devrait leur faire ressentir ce qu’ils font vivre aux femmes à longueur de journée ». En effet, des stages d’actions contre le sexisme et de sensibilisation à l'égalité entre les femmes et les hommes sont désormais possibles mais encore peu réalisés.
Résignés, mais solidaires Que feraient les lycéens pour venir en aide aux femmes, qui subissent un premier sifflement en moyenne à l'âge de 11 ans ? Certains affirment qu’il n’y a pas grand-chose à faire à part « attendre que ça s’arrête ». D’autres disent que « oui la question ne se pose pas » et qu’ils feraient quelque chose. Après réflexion, ils se sont tous demandés si, sur le moment, ils auraient « le courage d’affronter un groupe de cinq hommes, faisant deux fois leur taille » ? L’effet de groupe semble leur faire peur et ils doutent de leur pouvoir d’agir. Ils sont lucides et convaincus du problème. Ils reconnaissent la nécessité de faire changer les choses. Pour autant, ils sont résignés malgré le sentiment de solidarité qu’ils affirment envers les filles.
Nous sommes tous
des super-héros Un élève de terminale pense que la confrontation n’est pas « la meilleure des solutions, que tout dépend de la situation et qu’ils ne sont pas des "justiciers" ». Cette même idée est aussi présente chez un élève de première qui avoue qu’« il ne faut pas se prendre pour des super-héros ».
Contrairement à leurs idées reçues, les hommes en agissant aux côtés des femmes, pourraient être des amplificateurs du changement. Leur adhésion à la règle des 5D du plan Angela, lancé en 2020, pourrait être un bon début. Il suffirait de Distraire simplement l’harceleur, si cela ne fonctionne pas, il faudra Dialoguer avec la victime lui demander si tout va bien.
Si c’est encore un échec, le témoin devra Déléguer, demander de l’aide à d’autres personnes. Documenter en filmant est le meilleur moyen d’aider la victime ce qui peut entraîner la fuite de l’agresseur et d'avoir des preuves. En dernier recours, Diriger en interpellant soi-même l’harceleur.
Léonie SCHUBERT2D04