Un marin raconte le Foch

Avec son homologue le Clemenceau, ils sont les deux premiers porte-avion de conception entièrement française.
Le premier Quartier-Maître Gourret sur le Foch en rade de Scapa-flow, le Clemenceau étant en arrière plan. (Crédit photo : Collection - Alain Gourret)
Le porte-avion Foch porte le nom du célèbre maréchal de France : Ferdinand Foch né à Tarbes en octobre 1858. Lors de la première guerre mondiale, le général Foch ne connait pas une période glorieuse, il fut même révoqué à Gan en décembre 1916.
En mars 1918, le général Foch est mis à la tête du commandement interalliés. Il fédère les différents belligérants. Le bâton de maréchal de France lui est attribué en août 1918.
Le porte-avion Foch Le Foch (R 99), bâtiment de la classe et sistership du porte-avion Clemenceau (R 98), connut une carrière de 37 ans au sein de la Marine Nationale et 22 ans dans le Marine Brésilienne. Mis en construction en février 1957 aux chantiers de l’Atlantique à St-Nazaire dans la forme-écluse Jean Bart, la coque sort en 1959 des chantiers puis est remorquée jusqu’à Brest pour la fin de sa construction. Mis à flot le 27 juillet 1960, il entre en service trois ans plus tard. Fierté de la Royale, il fait partie d’une nouvelle génération de porte-avion. Il embarque plusieurs types d’aéronefs : Étendard, Breguet Alizé...ainsi que des hélicoptères Alouette II et III. Un autre bâtiment de la Marine Nationale a porté le nom de Foch, un croiseur lourd du programme de 1927 et de type Suffren. Il se saborde dans la rade de Toulon le 27 novembre 1942.
Le Foch fut présent dans de nombreux théâtres et conflits mondiaux tout au long de sa carrière sous le drapeau tricolore. Il participa notamment aux missions Salamandre, Balbuzard en 1993 et 1996 ainsi que Trident en 1999 dans le GAN (groupe aéronaval) français en ex-Yougoslavie.
En 2000, il est cédé pour une somme dérisoire à la marine brésilienne et baptisé São Paulo. Finalement il sera sabordé au large des côtes brésiliennes en fin d'après-midi du 3 février.
Parole de Marin Au cours de l’interview de M. Gourret, premier quartier-maître avec spécialisation détecteur dans les radars de la Marine Nationale, celui-ci nous livre ses souvenirs : « En juin 1972, l’heure était venue pour le Foch de passer en version porte-avion, le Clemenceau rentrant en carénage à son tour. J’ai donc débarqué du Clemenceau pour embarquer sur le Foch, nous étions nombreux à effectuer cet échange. Je ne me souviens plus du nombre exact mais certainement 200 ou 300 (sans compter le personnel aéronautique qui suivait toujours les flottilles embarquées). Ce transfert de personnel s’est fait par hélicoptère Super Frelon en rade de Scapa Flow en Écosse. C’est un souvenir qui m’a marqué car c’est plutôt original et c’était la première fois que j’embarquais dans un hélicoptère.
Je garde donc un bon souvenir de mon passage sur le Foch, car je suis devenu quartier-maître de première classe à bord, ce qui était à l’époque une belle promotion. En effet la solde augmentait considérablement, presque le double ! Ce passage au grade de premier quartier-maître nous permettait d’envisager de belles perspectives comme passer le permis et acheter une voiture (d’occasion quand même !!).
Autre bon souvenir, j’avais un copain d’enfance, de spécialité contrôleur aéronautique, qui était avec moi sur le Clemenceau. Il avait aussi effectué le transfert sur le Foch, ce qui fait que l’on ne s’est pas quitté. En fin d'année 1972, j'ai débarqué du Foch, j’étais pratiquement arrivé au bout de mon temps de porte-avion.
A signaler que mon père avait aussi fait la marine et avait été embarqué sur le Foch mais pas le même, un croiseur. »
Lucien Emangeard. 1ère 3 Remerciements au Quartier-Maître de première classe M. Gourret.
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