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Les Jeux Paralympiques : quelle visibilité aujourd'hui ?

De nos jours, les Jeux Paralympiques sont primordiaux pour octroyer la visibilité nécessaires aux handicaps mais pour autant un long chemin reste à parcourir pour permettre une intégration parfaite de ces handicaps dans notre société.
Le handicap et le sport en France (Crédit photo : Louise Plouhinec TG)

Organisée en 1948, à Stoke Mandeville, en Angleterre par Sir Ludwig Guttmann, la première compétition paralympique a réuni 16 personnes survivantes de la Seconde Guerre mondiale et souffrant de graves lésions de la moelle épinière.
Depuis, le sport paralympique n’a cessé de prendre de l’ampleur. La neuvième édition de Stoke Mandeville est désormais considérée comme les premiers Jeux Paralympiques. Ils ont eu lieu à Rome en 1960, six jours après la clôture des Jeux Olympiques. Quant aux premiers Jeux Paralympiques d'hiver, ils se sont déroulés à Örnsköldsvik en Suède en 1976.
Le terme « Jeux Paralympiques » n’apparaît d’ailleurs officiellement qu’à partir des Jeux de 1984. De 1960 à 1980, les Jeux portaient le nom de « Jeux Internationaux de Stoke Mandeville ».
Les jeux cette année 23 disciplines seront représentées aux Jeux Paralympiques d’été (cinq sont au programme des Jeux d’hiver). Ils sont réglementés par le Comité International Paralympique et par la Fédération Internationale des Sports pour amputés et en fauteuil roulant.
Cette année, 4400 athlètes dont 1859 femmes concourront dans des lieux emblématiques tels que l’Arena Porte de La Chapelle pour la para haltérophilie ou l’Arena Bercy pour le basket fauteuil. Le site des Invalides accueillera le para tir à l’arc et les épreuves de volley-ball assis et tennis fauteuil auront lieu au stade Roland-Garros. Quasiment tous les sites de compétition seront identiques entre les Jeux Paralympiques et Olympiques et plus de 3 millions de spectateurs sont attendus !
Une mise en avant nécessaire pour évoluer Les Jeux Paralympiques permettent de dépasser les stéréotypes liés au handicap. Ils créent une ouverture d’esprit dans des sociétés fortement imprégnées de clichés et d'idées reçues qui participent à l’exclusion sociale des personnes atteintes de handicap. Il y a donc une idée d’inclusion qui est conçue grâce au sport.
De plus, ces Jeux contribuent à normaliser le handicap et nous donnent l’occasion de découvrir de nouveaux athlètes handisports encore peu médiatisés qui ont tout autant de mérite que les autres sportifs.
En effet, la mise en avant des situations de handicap met en lumière le parasport et les différentes formes qu’il peut prendre : ce n’est pas seulement un fauteuil roulant, il peut aussi être invisible. La médiatisation de ces jeux donne donc de la visibilité légitime sur l’idée que le sport et le handicap sont totalement compatibles, et montre la volonté d’intégration des athlètes de handisport et non plus d’ostracisation, qui a eu lieu durant de nombreuses années.
Enfin, il y a une lutte contre l’exclusion avec une évolution des mentalités dans les sociétés. Grâce à cette évolution, les sportifs en situation de handicap bénéficient ainsi de plus d’attention et de ressources pour les aider à mener une vie aussi normale que possible.
Des catégories instables… Néanmoins les différentes catégories des Jeux Paralympiques restent instables : les sportifs doivent passer une série de tests pour intégrer la catégorie dans laquelle ils veulent concourir. Cette catégorie n’a aucune certitude d’être maintenue dans le temps. Certains sportifs peuvent donc être exclus du fait de la complexité de la définition de chaque handicap.
…et certaines encore peu représentées Même si les Jeux Paralympiques garantissent une meilleure inclusion et visibilité, il faut noter que certains handicaps ne sont toujours pas inclus et restent peu médiatisés.
C'est notamment le cas des handicaps mentaux et psychiques qui sont encore quasiment invisibles à la télévision et dans la presse. Cette inégalité de représentation se retouve aussi entre les sportifs et sportives. Laurence Pecaut-Rivolier, membre du collège de l'ARCOM, précise en effet, que le temps d’antenne consacré à la pratique parasportive strictement masculine (48,3 %) est trois fois plus important que celui portant sur la pratique strictement féminine (15,9 %).
Les inégalités de genre se retrouvent donc également dans le parasport, les femmes étant aussi sous-représentées. Une sous-représentation qui concerne le sport en général ('"valide" et "para" confondus). En effet, "la pratique féminine représente 19,6 % des séquences visionnées, contre 65,1 % pour la pratique masculine et 15,3 % pour les représentations mixtes", souligne une étude de l’Arcom, le régulateur des médias, le 28 septembre 2023.
Des chiffres encore plus affligeants pour les sportives en situation de handicap qui n'ont représenté qu'"à peine 1,7 % du temps d'antenne" des magazines sportifs généralistes des chaînes de la TNT gratuite (excepté la chaîne L'Equipe), du 1er avril au 15 juin 2023.

Louise Plouhinec TG
Camille Moreau TG
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