Deux athlètes français sur la route des J.O.

A 2 mois des J.O., Laura Valette, double championne de France du 100 mètres haies, et Valentin Lavillenie, expert en saut à la perche, nous partagent leur quotidien.
Laura et Valentin lors des J.O. de Tokyo en 2021 (Crédit photo : Simon Reungoat)
Comment se déroule votre préparation pour les J.O. ? Valentin : Je me suis fait opérer en septembre suite à une blessure, et c’est encore long avant de savoir comment mon corps va réellement, mais pour l'instant je suis assez content de ce que je fais. Pour ce qui est de mon quotidien, je commence par déposer mon fils chez la nounou. Ensuite j’ai 1h de prépa physique pour travailler le renforcement musculaire, puis j’ai un programme d’entrainement avec mon coach. Je m’entraîne entre 1 et 2 fois le matin et 1 fois l’après-midi tous les jours de la semaine sauf le dimanche.
Laura : Je n’ai rien changé par rapport à ces dernières années, je fais environ 10 entraînements par semaine avec en plus : le kiné, la psychologue, le diététicien et tout ce qui est essentiel à la vie d'un sportif. Par ailleurs, cette année, on va partir en Floride pendant 3 semaines pour préparer les JO.
Laura comment te sens-tu à l'idée de représenter ton pays lors de ces J.O. en France ? Laura : Je suis très heureuse que le sport et en particulier l’athlétisme soient mis en avant et c’est cool si ça peut véhiculer de belles valeurs et montrer la beauté du sport. En plus, d’être soutenue par le public ça provoque une petite excitation et ça nous fait vibrer nous les sportifs !
Concernant le fait de représenter mon pays au J.O, j’estime que c’est quand même moi qui ai mérité ma place, surtout dans un sport individuel, car vous n'imaginez pas à quel point c’est compliqué de se qualifier avec notre fédération. Donc même si c'est vrai que représenter son pays est toujours quelque chose d'incroyable, je dirai que je me représente d’abord moi et tous mes proches qui m’ont aidée.
Qu’est-ce que cela signifierait pour vous de remporter une médaille olympique à domicile ? Laura : Remporter une médaille d’or serait incroyable mais aussi improbable parce le niveau mondial a beaucoup augmenté. Le sport n'est pas dans la culture française et ça se ressent d'autant plus en athlétisme, cela fait très longtemps qu’il n’y a pas eu de médailles sur le 100m haies.
Mais je pense que trouver une place en demi-finale et aller jusqu’en finale serait déjà ouf !
Valentin : Ça serait un énorme kiff et une récompense après des mois, des années de travail et de sacrifices, de certains moments où tu fais passer ta vie personnelle au second plan. L’objectif serait de réellement partager cela avec les personnes que j’aime..
Quels sont vos objectifs personnels pour les J.O. ? Valentin : Mon premier objectif est de me qualifier aux J.O. et de revenir à mon meilleur niveau. Ensuite, uniquement les faire ne m’intéresse pas, il faut les faire et réaliser la meilleure prestation possible. Je veux aller en finale et après je ne me mets pas de limites, je me prépare pour battre mon record. Que je le batte de 5 cm ou de 15 peu importe, il faut juste faire le taff .
Laura : J’espère aller plus loin qu’à mes J.O. de Tokyo qui ne s’étaient pas forcément bien passés (élimination dès les séries). Je vais essayer d'atteindre les demies puis de tout donner pour accéder à la finale. Comme je le disais précédemment, le niveau mondial est tel qu’il faudrait battre le record de France pour pouvoir se glisser en finale. Ça sera compliqué mais il ne faut pas s’empêcher de rêver pour autant donc on verra bien...
Valentin quels sont les défis auxquels tu fais face en tant qu’athlète et comment les surmontes-tu ? Valentin : Les difficultés, ce sont les blessures et les moments où tu es moins bon. Pour les surmonter il ne faut rien lâcher, et si tu vas au bout des choses tu arriveras à tout surmonter. Parfois il y a des moments où tu es moins bon, et ces moments vont t’aider à progresser pour revenir meilleur.
Comment vous préparez-vous mentalement à la pression des J.O ? Laura : Je pense que la pression est en amont des J.O. Il faut d’abord penser à la qualification avant de penser à la façon dont on va se sentir pendant ces J.O. Après une fois qu’on y est, je dirais que la pression est uniquement positive. Mais pour l’instant on essaye de prendre les choses comme elles viennent et de vivre l’instant présent.
Valentin : Je dirais que je me prépare pour les J.O comme je me prépare pour toutes les compétitions, j’essaye de donner le meilleur de moi-même. Je sais que si je suis prêt il n’y aura pas de pression. Je ne veux pas laisser des personnes externes impacter ma performance. Heureusement, j’ai la chance d’avoir un bon entourage, un coach, un préparateur physique, un préparateur mental, mais avec eux, on bosse pas sur la pression. Je me dis que la pression n’existe pas si tu fais le taff correctement.

Auriez-vous un message à transmettre aux jeunes générations avant ces J.O. en France ? Valentin : Le message que j’ai envie de faire passer aux jeunes c’est de kiffer ce qu’ils font, que ce soit du sport, de la musique, de l’art... Le plus important c’est d’apprécier et de faire tout à fond, d’aller au bout des choses et de se donner les moyens de réussir. Si tu aimes quelque chose, il faut le faire à 100 %. Que tu sois le meilleur du monde ou pas, le plus important c’est de prendre du plaisir et d’être heureux dans ses études et dans sa vie...
Laura : Le message que j’aurais à faire passer c’est vraiment de regarder les J.O. que ce soit à la télé ou en vrai, moi c’est comme ça que j’ai été inspirée. Je les incite à trouver cette petite flamme, à suivre notre exemple et je leur souhaite de briller un jour sur des J.O. En plus, des J.O à la maison, ça n'arrive pas si souvent et je pense qu’il va y avoir une ambiance de fou ! Quand je vois l’ambiance qu’on arrive à mettre pour un mondial de foot je me dis que ce serait assez incroyable de faire la même chose sur des J.O.
Aussi ce que je voudrais transmettre aux jeunes c’est de ne jamais rien lâcher, de toujours persévérer pour aller au bout de ses rêves et de toujours y croire car des petits miracles peuvent arriver et des opportunités peuvent se présenter. Il faut donc être prêt physiquement et mentalement pour pouvoir les saisir.

Hugo T.- Judith O.- Jean de R.
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