Un territoire à défendre, becs et plumes

Zoom sur une guerre atypique
Un émeu en faction (Crédit photo : Pexels - Steve Burcham)
En 1932, alors que la Première Guerre mondiale n’est plus qu’un lointain souvenir pour la Septième Batterie Lourde du Régiment royal de l’Artillerie australienne, un nouvel ennemi fait son apparition : l’émeu.

Pour ceux qui l’ignorent, l’émeu est un oiseau se rapprochant de l’autruche, que l’on retrouve uniquement sur le territoire australien. Mesurant près de 2 mètres pour 50 kg, il est le deuxième oiseau le plus grand au monde. Avec un tel gabarit, il est dans l’incapacité de voler. De plus, fait intéressant, il est représenté sur le blason de l’Australie avec le kangourou, animaux phares du pays et qui ont la réputation de ne pas reculer, symbolisant ainsi le progrès.
L’émeu, un voisin encombrant Jadis tapi dans l’ombre, l’émeu s’apprête à mettre à feu et à sang le territoire australien. Plus menaçants que le Boche, surnom également utilisé par l’armée australienne à destination des soldats allemands, l’ émeu va très vite devenir le pire cauchemar des fermiers australiens. Anciens soldats pour la plupart, ces vétérans ont bénéficié d'une mesure gouvernementale leur offrant un terrain dans l'ouest à condition qu'ils le cultivent.

Mais en novembre 1932, l’Australie fait face à une sécheresse inhabituelle, poussant les émeus à s’attaquer aux terrains agricoles, afin de trouver de l’eau et du grain. Dans le plus grand secret, une alliance entre lapins opportunistes et émeus voit le jour. En effet, ces oiseaux moches à longues pattes dégradent les barrières des culture, afin d’ouvrir la voie pour leurs alliés à quatre pattes.
L’Australie leur déclare la guerre ! Face à ces attaques répétées, Sir Pearce, le ministre de la défense promet aux agriculteurs de ne pas céder le moindre terrain. La guerre est déclarée ! L'un des bataillons lourds du Régiment royal de l’Artillerie est envoyé au front.
Au grand désespoir des fermiers et soldats impuissants, les émeus choisissent de battre en retraite et se dispersent. L’armée australienne déploie alors ses éclaireurs pour affronter une horde d'émeus. Les militaires, déterminés à reprendre le contrôle, optent pour une tactique de contournement. Mais les émeus, flairant le piège, se divisent en petits groupes mobiles, rendant leur capture difficile. L’armée australienne enchaîne les échecs à de multiples reprises, faute de matériel performant. Vaincus, les soldats australiens se retirent.
Ce n’est que 20 ans plus tard qu’une solution au problème est trouvée, avec la mise en place de barrières plus résistantes et d’un système de prime pour chaque émeu abattu.

Jean de R. & Leonor B.
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