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Liberté des médias, derrière les barreaux ?

Carte de la liberté de la presse dans le monde, 2021 (Crédit photo : RSF)
La censure est, par définition, une atteinte à la liberté d'expression pouvant émaner d'un pouvoir politique ou religieux. Elle s'inscrit au sein de régimes autoritaires par la suspension de certains médias sociaux (Instagram, YouTube, en Russie, par exemple).
Censure en Russie En effet, l'application est menacée d’être suspendue, pour avoir censuré des chaînes russes en décembre dernier. La Russie, 150e dans le classement mondial de la liberté de la presse selon Reporters Sans Frontière, est gouvernée par le dictateur Vladimir Poutine. Ce dernier a pour objectif d'encadrer et de contrôler la population à tous les niveaux. Les dernières évolutions en termes de législation sur la liberté de la presse montrent une aspiration de la Russie à s'isoler du système de l’information afin de créer un « Internet souverain », appelé « RuNet » qui permet au pouvoir russe un contrôle plein et entier sur les utilisateurs. Enfin, plus de 120 journalistes ont été tués au cours de ces trois dernières années. Déjà, en 2006, l'assassinat de la journaliste d'investigation Anna Politkovskaïa, fervente opposante à Vladimir Poutine, avait été qualifié par le commissaire européen aux droit de l'Homme comme "le signal d'une crise majeure concernant la liberté d'expression et la sécurité des journalistes en Russie".
Pouvoir religieux et politique Mais la censure n'est pas seulement une affaire politique, elle peut aussi émaner d'un pouvoir religieux. C'est le cas en Iran, état théocratique, c'est-à-dire un état dans lequel le pouvoir politique est soumis à l'autorité religieuse, voire exercée par un de ses représentants. Autrement dit, l'Iran est une république théocratique islamique qui fait que toutes les institutions religieuses et activités sont fondées sur les lois coraniques. A la tête du pays se trouve le "Guide suprême" : Ebrahim Raïssi.
Sur la carte de la liberté de la presse, l'Iran occupe la 177e place. Internet y est régulièrement coupé à l'intérieur du pays comme lors du mouvement contestataire qui a secoué tout le pays en novembre 2019. De plus, le parlement iranien discute un projet de loi visant à renforcer le "mur numérique" et la censure qui bloquent, depuis plusieurs années déjà, l'essentiel des sites et des réseaux hébergés hors du pays. Un des objectifs visés par le gouvernement est de n'autoriser que des plateformes et réseaux conçus dans le pays, ce qui permettrait d'avoir plus facilement accès aux informations confidentielles des utilisateurs. Le but : raffermir le contrôle et le pouvoir pour empêcher toute opposition à la suprématie religieuse.
Heureusement, la censure n'est pas partout. Nombre de pays disposent d'une liberté de la presse et des médias sociaux plutôt bonne. Ces pays ont principalement comme régime politique une démocratie, sous forme de monarchie constitutionnelle comme au Royaume-Uni, ou bien de république comme aux États-Unis.
A la tête du classement effectué en 2021 par RSF se trouve la Norvège, monarchie constitutionnelle ayant pour roi Harald V. Une nouvelle loi sur la responsabilité des médias est d'ailleurs entrée en vigueur en 2020 dans ce pays. Elle précise à la fois les responsabilités et les libertés des journalistes. Elle est considérée par tous comme un accomplissement majeur pour la liberté de la presse.
La France, 34e En 34e place de ce même classement se situe la France. En effet, bien qu'aucun média ne soit censuré, diverses violences envers des journalistes ont été recensées. Aussi, à l'échelle mondiale, s'opposent les pays promouvant un contrôle et un encadrement de la population en réduisant au maximum la liberté de la presse et des médias, par le biais de la censure ; et au contraire, les pays démocratiques valorisant la liberté d'expression le plus possible. Un indicateur notable de cette liberté d'expression est l'existence, au sein même de ces pays, de l'opposition au pouvoir par le pluralisme politique. Seuls l'appel à la haine et la diffamation sont interdits.
Aujourd'hui, le monde entier est tourné vers le numérique. L'accès simplifié à l'information est un avantage mais aussi une menace pour les régimes autoritaires. Une menace qu'ils contrecarrent par l'emploi massif de la censure.
Jeanne GERVIER
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