L'eau de Fukushima bientôt dans l'océan

Dix ans après la catastrophe nucléaire, le Japon a annoncé le déversement de l'eau de la centrale vers le Pacifique, alors que celle-ci n'est pas complètement décontaminée.
Des cuves de stockage d'eau contaminée de Fukushima. (Crédit photo : Philip FONG / AFP)
Dans le cadre d'une opération de grande ampleur, qui ne devrait pas commencer avant deux ans et pourrait durer des décennies, le gouvernement nippon a annoncé mardi 13 avril le rejet de l'eau provenant de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi, après traitement. C'est donc une avancée sur la question de l'eau qui avait servi à refroidir les réacteurs nucléaires en fusion après le tsunami dévastateur du 11 mars 2011.
Plus d'un million de tonnes En effet, sur le site de la centrale, environ 1,25 million de tonnes d'eau sont actuellement stockées dans de grandes cuves. Or, une décision rapide était nécessaire pour éviter que les capacités de stockage soient dépassées, ce qui pourrait survenir à l'automne 2022.
Par ailleurs, le Premier ministre Yoshihide Suga a déclaré que l'eau sera rejetée « après nous être assurés qu'elle est à un niveau nettement en-dessous des normes de sécurité » en terme de matières radioactives. Elles ont été partiellement éliminées à la suite de plusieurs filtrages, hormis notamment le tritium, isotope radioactif de l'hydrogène.
Nombreuses oppositions Cette annonce n'a donc pas manqué de faire polémique et de soulever des contestations, notamment celle des pêcheurs et agriculteurs de Fukushima qui craignent que l'image de leurs produits soit affectée, bien que le gouvernement se soit engagé à prendre « des mesures » pour éviter que leur réputation soit atteinte.
L'ONG Greenpeace a dénoncé une « décision complètement injustifiée de contaminer délibérément l'océan Pacifique ». La Chine a qualifié d'« extrêmement irresponsable » l'approche du Japon, tandis que les États-Unis ont annoncé soutenir l'opération.
Quelles conséquences ? Malgré les contestations, les autorités et certains experts scientifiques assurent que cette dilution dans le Pacifique est sans danger pour la santé et l'environnement. Ces experts ont déclaré que le rejet d'eau tritiée est « déjà pratiqué au Japon et à l'étranger ».
Selon eux, le tritium n'est dangereux pour la santé qu'à très forte dose. Mais c'est le carbone 14 qui inquiète Greenpeace. L'organisation prône un stockage durable afin d'éliminer plus de substances radioactives par filtrage. Le rejet des eaux soulève beaucoup de controverses sur l'impact sur la faune et la flore marine.
Sylvain Jolivet T3 
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