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Le duel entre la démocratie américaine et son président

De Washington à Trump, le rapport différent à la démocratie.
la résistance démocratique (Crédit photo : Ted Eytan via Flickr Creative Commons 2.0)
À leur avènement, les États-Unis ont instauré un régime démocratique, issu d'un long combat indépendantiste contre une monarchie européenne qui ignorait la voix du peuple. Mais qu'en est-il aujourd'hui ? Et si cette liberté s’estompait silencieusement ? Si la menace contre la démocratie émanait désormais de l’intérieur ?
De multiples menaces Trump entre fréquemment en conflit avec des organismes progressistes, cherchant à instaurer un pouvoir autoritaire. Le 24 avril dernier, Trump a attaqué l’université Harvard, l'accusant d'accepter trop d'élèves étrangers, qu'il prétendait vouloir détruire le pays. Ces propos xénophobes ont été suivis de menaces : si Harvard ne modifiait pas sa politique, ses avantages fiscaux garantis par la Cour Suprême seraient suspendus. Ce n’est pas seulement l’éducation qui est menacée, mais aussi la santé. Les États-Unis, principaux contributeurs financiers de l’OMS, ont vu Trump s'en retirer via un décret signé en janvier dernier. Ce retrait a privé l’OMS de 20 % de son budget, retardant ainsi le progrès et les bénéfices liés à la recherche, à la santé publique et à la lutte contre les pandémies.
Trump, climato-sceptique, se retire des accords de Paris dès son arrivée au pouvoir, sans consulter les citoyens. Cette décision lève les restrictions sur les émissions de CO2. Bien que les États-Unis subissent déjà les effets du réchauffement, comme des incendies en Californie et des ouragans fréquents, ces phénomènes risquent de s'aggraver dans les années à venir.
Menace sur la séparation des pouvoirs, fondement de la démocratie Depuis son élection en 2024, Trump s'en prend publiquement à la justice. Il attaque certains juges et les décisions qui lui sont défavorables. Par exemple, en mars 2025, Trump a menacé de destituer le juge James Boasberg, de la Cour Fédérale du district de Washington, en raison d’un désaccord sur une de ses décisions. De plus, l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021, durant lequel des partisans de Trump ont cherché à interrompre la certification des résultats de l’élection présidentielle, a constitué un acte direct contre les institutions démocratiques. Les 1 500 personnes condamnées pour leur participation à cette attaque, dont les peines étaient inachevées, ont été graciées par Trump le 21 janvier 2025, ce qui a suscité une indignation généralisée. Nancy Pelosi, l'ex-présidente démocrate de la Chambre des représentants, a qualifié cet acte d’"insulte au système judiciaire américain".
La Cour Suprême des États-Unis représente l’un des derniers remparts de l’équilibre des pouvoirs. Toutefois, en 2025, la composition de la Cour a basculé vers une majorité de juges conservateurs (6 contre 3), remettant en question l’impartialité de cette institution. Si la Cour n'a pas toujours suivi les demandes de Trump, comme dans le cas de l'affaire DACA en 2020, où il avait tenté de révoquer la protection des jeunes migrants, la situation actuelle suscite des préoccupations sur l’intégrité des décisions judiciaires. Parallèlement, Trump continue d’imposer des nominations à idéologie conservatrice dans d’autres institutions judiciaires, cherchant à influencer l’ensemble du système judiciaire.
Montée du complotisme
Depuis 2017, le mouvement complotiste QAnon a pris de l’ampleur, notamment avec le soutien d'une partie de l’électorat de Trump. Ce mouvement propage des théories selon lesquelles une élite occulte contrôlerait l’Amérique et que seul Trump serait capable de la défier. Ce groupe a joué un rôle important dans l’attaque du Capitole (6/01/21) visant à empêcher la certification des résultats électoraux. Depuis cette attaque, certains États ont adopté des lois limitant l'accès au vote sous prétexte de lutter contre la fraude électorale. En Géorgie, par exemple, des restrictions ont été mises en place qui affectent les populations défavorisées et les minorités raciales, réduisant ainsi leur participation aux élections. Ces mesures remettent en cause le principe d'égalité devant le suffrage, un des fondements de la démocratie représentative.
Bien que le Congrès américain soit plus diversifié, cette diversité reste peu représentée dans les hautes sphères décisionnelles. Les femmes, les personnes transgenres et les minorités ethniques sont toujours sous-représentées. De plus, les droits des personnes transgenres sont menacés par des lois restrictives, comme celles proposées par Trump, qui les excluent des sphères politiques et sociales.
Alix, Baptiste et Léa
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