L'incidence du Brexit à Cherbourg

Nos reporters ont rencontré Jean-Luc Monin, commandant adjoint du port de Cherbourg pour comprendre l'impact du Brexit sur l'activité du port.
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Historiquement, le port de Cherbourg n'est pas idéalement placé pour le transport de marchandises. Cherbourg est trop isolée des grands centres économiques. Ce sont donc les ports de Dunkerque et du Havre qui drainent l'essentiel du fret pour les métropoles de Lilles et de Paris.

Depuis un an, les Anglais ont quitté l'Union Européenne. Cela a accentué les démarches administratives des transporteurs irlandais, qui ont fini par abandonner le transit par l'Angleterre. Dublin-Calais se faisait en onze heures. Maintenant, cela prend trois jours ! Donc il est devenu plus simple de faire Dublin-Cherbourg avec dix- huit à vingt heures de traversée sans roulage pour le chauffeur. Il faut savoir que Cherbourg est le seul port à avoir une ligne directe avec Dublin ou Rosslare. Ce qui entraîne une hausse spectaculaire du transport de marchandises : les échanges avec l'Irlande ont explosé ! Entre 2020 et 2021, il a été évalué une augmentation de 116 % des arrivées de poids lourds sur le port de Cherbourg. En 2018, 29 000 poids lourds débarquaient à Cherbourg en provenance d'Irlande, alors qu'en 2021 il y en aura environ 100 000.
Pour gérer tout ça, il a aussi fallu embaucher des dockers pour sortir ou embarquer les remorques sans chauffeur dont le trafic est également en hausse. 
L'autre effet du Brexit est la suspension de la liaison Cherbourg-Poole. La Covid a également eu un impact et le transport de passagers vers l'Angleterre est devenu quasiment nul.

Moralité : les Anglais se sont mis de côté et les Irlandais ont accosté !
Tom Plard, Alan Vincent
et Solène Lemonnier
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