Journal des Lycées > L'actualité des lycées
> Manche > Lycée Sivard de Beaulieu > Les articles > Paul Gogo : un journaliste normand chez les Soviets
Paul Gogo : un journaliste normand chez les Soviets
Paul Gogo, a fait part de son parcours et de son expérience en tant que journaliste et correspondant indépendant à Moscou.
Chaque année, le prix Bayeux rend hommage aux journalistes qui risquent leur vie pour offrir une information libre depuis les zones de conflit du monde entier. C’est dans le cadre de cet événement que des lycéens ont rencontré et échangé avec Paul gogo, journaliste et correspondant français à Moscou.
Son parcours Actuellement âgé de 31 ans, Paul Gogo a fait sa scolarité au lycée Le Verrier à Saint-Lô. Il a suivi un cursus basique. Mais, il a décidé également de suivre un cours optionnel de russe. Grâce à cela il a pu faire avec sa classe un voyage scolaire en Russie où il s'est intéressé à la culture du pays. Après avoir obtenu son baccalauréat, il a poursuivi ses études avec un Master de communication à Science Po. Grâce à cela, il est devenu journaliste reporter indépendant. Selon Paul Gogo, le métier de journaliste est un métier accessible d'autant plus qu'à l'heure actuelle le manque de journalistes scientifiques se fait ressentir.
Sa méthode de travail Il est un journaliste freelance, c'est-à-dire qu'il n'est pas rattaché à une rédaction en particulier. Il choisit donc lui-même ses thèmes d’articles et de reportages qu’il propose ensuite aux différents organes de presse. Mais, au-delà de la presse écrite, il a fait le choix de se diversifier dans des domaines comme la radio ou la télévision afin d’augmenter ses possibilités de travail. En effet, être journaliste freelance ne lui permet pas d’avoir un revenu aussi stable qu'un journaliste affilié à une agence de presse. Il est ainsi nécessaire pour lui de ne pas seulement se concentrer sur un seul aspect de l’information. Mais plutôt, de pouvoir exercer ses 3 formes : écrite, audiovisuelle ou radiodiffusée.
Ses expériences en Russie Le fait d'être journaliste en Russie n'est pas simple tous les jours. Paul gogo déclare qu’après la Chine, le pire pays où exercer est la Russie. En tant que reporter, il cherche à rencontrer les populations locales pour échanger avec elles. Cependant, ces échanges nécessitent une vigilance de tous les instants. Lorsqu'il donne rendez-vous à une personne, il précise bien de n'emmener aucun document car la Russie est un pays où la population est en permanence surveillée. Il peut ainsi relater plusieurs situations où il sait avoir été surveillé. C’est pour cette raison qu’il ne pose plus son téléphone sur la table lors de ses rencontres puisqu'il est facile de le mettre sur écoute. Mais ces cas ne sont pas les seules manifestations de sa surveillance. Plus d'une fois il a pu constater que des personnes le suivaient dans la rue. Paul Gogo a également reçu plusieurs fois des photos de lui dans des lieux publics, intimidation qu’il 'interprète comme étant un message des services russes lui rappelant qu'il est surveillé en permanence. De fait, lorsqu'il passe à la télévision française, il est très angoissé car n'ayant pas de censure, il autocensure pour sa sécurité. Pour rester en Russie, il doit en permanence déclarer les lieux où il dort, informations obligatoires pour renouveler son visa. Il s'est également rendu en zone de guerre, cela lui procure beaucoup de stress, tant physique que mental. Il en a fait l'expérience, mais il essaye d'éviter ce genre de situation.
Sa vie personnelle Paul Gogo a également expliqué comme il est compliqué d’avoir une vie de famille dans un environnement aussi peu sécurisé. En effet, il vit sous tension, notamment à cause de la surveillance en Russie. Ainsi, l’un de ses collègue a eu une frayeur lorsque son enfant a dit à l'école que Vladimir Poutine était méchant. Des mots en apparence insignifiants dans un pays libre, mais qui en Russie sont pris très au sérieux par les autorités, pouvant être pris comme une opposition des parents à la politique du pays. Cela à donc été une période sous tension pour la famille en question. De plus, lors d’un interrogatoire, Paul Gogo a fait face à des questions plus que personnelles comme “Où habitent ses parents ? Leurs numéros ?”. Ce qui montre qu’il y a des risques non négligeables à vivre en Russie.
La rencontre avec un journaliste venant de la région permet d'ouvrir ses futures ambitions professionnelles. Ce moment a permis à de nombreux lycéens de prendre du recul sur l'information et sa circulation.
* HGGSP = Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques
Elyas Dudouit
Marylène Duquesnay
Son parcours Actuellement âgé de 31 ans, Paul Gogo a fait sa scolarité au lycée Le Verrier à Saint-Lô. Il a suivi un cursus basique. Mais, il a décidé également de suivre un cours optionnel de russe. Grâce à cela il a pu faire avec sa classe un voyage scolaire en Russie où il s'est intéressé à la culture du pays. Après avoir obtenu son baccalauréat, il a poursuivi ses études avec un Master de communication à Science Po. Grâce à cela, il est devenu journaliste reporter indépendant. Selon Paul Gogo, le métier de journaliste est un métier accessible d'autant plus qu'à l'heure actuelle le manque de journalistes scientifiques se fait ressentir.
Sa méthode de travail Il est un journaliste freelance, c'est-à-dire qu'il n'est pas rattaché à une rédaction en particulier. Il choisit donc lui-même ses thèmes d’articles et de reportages qu’il propose ensuite aux différents organes de presse. Mais, au-delà de la presse écrite, il a fait le choix de se diversifier dans des domaines comme la radio ou la télévision afin d’augmenter ses possibilités de travail. En effet, être journaliste freelance ne lui permet pas d’avoir un revenu aussi stable qu'un journaliste affilié à une agence de presse. Il est ainsi nécessaire pour lui de ne pas seulement se concentrer sur un seul aspect de l’information. Mais plutôt, de pouvoir exercer ses 3 formes : écrite, audiovisuelle ou radiodiffusée.
Ses expériences en Russie Le fait d'être journaliste en Russie n'est pas simple tous les jours. Paul gogo déclare qu’après la Chine, le pire pays où exercer est la Russie. En tant que reporter, il cherche à rencontrer les populations locales pour échanger avec elles. Cependant, ces échanges nécessitent une vigilance de tous les instants. Lorsqu'il donne rendez-vous à une personne, il précise bien de n'emmener aucun document car la Russie est un pays où la population est en permanence surveillée. Il peut ainsi relater plusieurs situations où il sait avoir été surveillé. C’est pour cette raison qu’il ne pose plus son téléphone sur la table lors de ses rencontres puisqu'il est facile de le mettre sur écoute. Mais ces cas ne sont pas les seules manifestations de sa surveillance. Plus d'une fois il a pu constater que des personnes le suivaient dans la rue. Paul Gogo a également reçu plusieurs fois des photos de lui dans des lieux publics, intimidation qu’il 'interprète comme étant un message des services russes lui rappelant qu'il est surveillé en permanence. De fait, lorsqu'il passe à la télévision française, il est très angoissé car n'ayant pas de censure, il autocensure pour sa sécurité. Pour rester en Russie, il doit en permanence déclarer les lieux où il dort, informations obligatoires pour renouveler son visa. Il s'est également rendu en zone de guerre, cela lui procure beaucoup de stress, tant physique que mental. Il en a fait l'expérience, mais il essaye d'éviter ce genre de situation.
Sa vie personnelle Paul Gogo a également expliqué comme il est compliqué d’avoir une vie de famille dans un environnement aussi peu sécurisé. En effet, il vit sous tension, notamment à cause de la surveillance en Russie. Ainsi, l’un de ses collègue a eu une frayeur lorsque son enfant a dit à l'école que Vladimir Poutine était méchant. Des mots en apparence insignifiants dans un pays libre, mais qui en Russie sont pris très au sérieux par les autorités, pouvant être pris comme une opposition des parents à la politique du pays. Cela à donc été une période sous tension pour la famille en question. De plus, lors d’un interrogatoire, Paul Gogo a fait face à des questions plus que personnelles comme “Où habitent ses parents ? Leurs numéros ?”. Ce qui montre qu’il y a des risques non négligeables à vivre en Russie.
La rencontre avec un journaliste venant de la région permet d'ouvrir ses futures ambitions professionnelles. Ce moment a permis à de nombreux lycéens de prendre du recul sur l'information et sa circulation.
* HGGSP = Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques
Elyas Dudouit
Marylène Duquesnay