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Palais de la Porte Dorée : d’un
monument colonial à un lieu de mémoire et d'histoire
Le Palais de la Porte Dorée : d’un monument colonial à un lieu de mémoire et d'histoire
Dans le 12e arrondissement de Paris, le Palais de la Porte Dorée, pensé pour glorifier l’Empire colonial, abrite aujourd’hui le Musée de
l’histoire de l’immigration. Un changement significatif qui
transforme ce lieu en espace de mémoire.
Un monument d’apparat pour une exposition coloniale
Construit en 1931, dans le 12e arrondissement de Paris, pour l’Exposition coloniale internationale, le Palais de la Porte Dorée a été conçu pour célébrer la grandeur de l’Empire colonial français. À cette époque, la France contrôlait de nombreux territoires à travers le monde, en Afrique, en Asie, en Océanie et en Amérique. L’exposition avait pour objectif de montrer la diversité et la richesse de l'Empire, tout en justifiant ce que l’on appelait alors la « mission civilisatrice » de la France. Un projet qui reflétait une vision idéalisée et unilatérale de la colonisation.
L’architecture Art déco et ses symboles
L’architecture du Palais, conçue par Albert Laprade, est un véritable chef-d’œuvre : une tapisserie de pierre sur 1300 m². Sa façade, ornée de bas-reliefs Art déco réalisés par Alfred Janniot, montre la richesse des colonies à travers des scènes exotiques : éléphants, tigres, palmiers, navires et travailleurs indigènes y sont représentés. Bien que grandiose, cette œuvre interroge, aujourd’hui, sur la façon dont les peuples colonisés y sont représentés. En effet, ils sont idéalisés, stéréotypés. Ces représentations reflètent un regard très éloigné des réalités vécues par ces populations, sous domination coloniale.
Un musée désormais dédié à l’histoire de l'immigration
À l’origine, le Palais de la Porte Dorée abritait le Musée permanent des Colonies, créé pour glorifier l’Empire français. Avec le temps, il a changé de nom plusieurs fois : Musée de la France d’Outre-mer, puis Musée des Arts africains et océaniens.
En 2006, ses collections sont transférées au musée du quai Branly. Ce moment marque alors un tournant : on passe d’une célébration de l’Empire colonial à une réflexion plus critique sur ce passé.
En 2007, le bâtiment devient d'abord la Cité de l’immigration, puis en 2014, il prend le nom du Musée de l'histoire de l'immigration. Ce changement est lourd de sens : un lieu pensé pour mettre en avant la colonisation raconte désormais les parcours de celles et ceux venus d’ailleurs, qui font aujourd’hui partie de la société française. Le musée donne vie à leur histoire : départ, espoirs, luttes, réussites, intégration...
À travers des objets du quotidien, des témoignages, des archives et des œuvres d’art, l’exposition permanente montre comment l’immigration a façonné la France moderne. Le musée propose aussi des expositions temporaires, des films, des conférences et des événements culturels, faisant du Palais de la Porte Dorée un lieu vivant, où mémoire et avenir se croisent.
Quand passé et présent se croisent, dans un lieu particulier Le musée fait le choix de ne pas effacer les traces du passé. Au contraire, il préfère les mettre en contexte, les expliquer, pour susciter une réflexion.
Ainsi, les visiteurs peuvent mieux comprendre ce que ces œuvres racontaient à l'époque et prendre du recul sur l'histoire coloniale. Le musée propose aussi des visites guidées et des expositions pour expliquer ce passé et montrer les histoires des immigrés qui ont participé à construire la France d'aujourd'hui.
Un musée vivant et un lieu de rencontre Le Palais de la Porte Dorée n’est pas qu’un musée d’histoire : il abrite aussi un aquarium tropical, vestige de l’Exposition coloniale, aujourd'hui réaménagé pour sensibiliser à la biodiversité et aux enjeux environnementaux. Le lieu accueille régulièrement des artistes contemporains, des concerts, des films, des conférences et des événements culturels, pour continuer à faire vivre la mémoire tout en regardant vers l’avenir.
Car le Palais de la Porte Dorée est bien plus qu’un simple monument figé dans l’histoire. Il nous montre que comprendre notre passé, avec ses pages sombres comme ses espoirs, est indispensable pour construire une société plus juste, plus solidaire et plus consciente. En mettant en lumière les mémoires croisées de la colonisation et de l’immigration, ce lieu nous invite à mieux comprendre la France d’aujourd’hui, et à penser celle de demain.
Noa LEPINE
et Lauriane VERGNEAU.
Construit en 1931, dans le 12e arrondissement de Paris, pour l’Exposition coloniale internationale, le Palais de la Porte Dorée a été conçu pour célébrer la grandeur de l’Empire colonial français. À cette époque, la France contrôlait de nombreux territoires à travers le monde, en Afrique, en Asie, en Océanie et en Amérique. L’exposition avait pour objectif de montrer la diversité et la richesse de l'Empire, tout en justifiant ce que l’on appelait alors la « mission civilisatrice » de la France. Un projet qui reflétait une vision idéalisée et unilatérale de la colonisation.
L’architecture Art déco et ses symboles
L’architecture du Palais, conçue par Albert Laprade, est un véritable chef-d’œuvre : une tapisserie de pierre sur 1300 m². Sa façade, ornée de bas-reliefs Art déco réalisés par Alfred Janniot, montre la richesse des colonies à travers des scènes exotiques : éléphants, tigres, palmiers, navires et travailleurs indigènes y sont représentés. Bien que grandiose, cette œuvre interroge, aujourd’hui, sur la façon dont les peuples colonisés y sont représentés. En effet, ils sont idéalisés, stéréotypés. Ces représentations reflètent un regard très éloigné des réalités vécues par ces populations, sous domination coloniale.
Un musée désormais dédié à l’histoire de l'immigration
À l’origine, le Palais de la Porte Dorée abritait le Musée permanent des Colonies, créé pour glorifier l’Empire français. Avec le temps, il a changé de nom plusieurs fois : Musée de la France d’Outre-mer, puis Musée des Arts africains et océaniens.
En 2006, ses collections sont transférées au musée du quai Branly. Ce moment marque alors un tournant : on passe d’une célébration de l’Empire colonial à une réflexion plus critique sur ce passé.
En 2007, le bâtiment devient d'abord la Cité de l’immigration, puis en 2014, il prend le nom du Musée de l'histoire de l'immigration. Ce changement est lourd de sens : un lieu pensé pour mettre en avant la colonisation raconte désormais les parcours de celles et ceux venus d’ailleurs, qui font aujourd’hui partie de la société française. Le musée donne vie à leur histoire : départ, espoirs, luttes, réussites, intégration...
À travers des objets du quotidien, des témoignages, des archives et des œuvres d’art, l’exposition permanente montre comment l’immigration a façonné la France moderne. Le musée propose aussi des expositions temporaires, des films, des conférences et des événements culturels, faisant du Palais de la Porte Dorée un lieu vivant, où mémoire et avenir se croisent.
Quand passé et présent se croisent, dans un lieu particulier Le musée fait le choix de ne pas effacer les traces du passé. Au contraire, il préfère les mettre en contexte, les expliquer, pour susciter une réflexion.
Ainsi, les visiteurs peuvent mieux comprendre ce que ces œuvres racontaient à l'époque et prendre du recul sur l'histoire coloniale. Le musée propose aussi des visites guidées et des expositions pour expliquer ce passé et montrer les histoires des immigrés qui ont participé à construire la France d'aujourd'hui.
Un musée vivant et un lieu de rencontre Le Palais de la Porte Dorée n’est pas qu’un musée d’histoire : il abrite aussi un aquarium tropical, vestige de l’Exposition coloniale, aujourd'hui réaménagé pour sensibiliser à la biodiversité et aux enjeux environnementaux. Le lieu accueille régulièrement des artistes contemporains, des concerts, des films, des conférences et des événements culturels, pour continuer à faire vivre la mémoire tout en regardant vers l’avenir.
Car le Palais de la Porte Dorée est bien plus qu’un simple monument figé dans l’histoire. Il nous montre que comprendre notre passé, avec ses pages sombres comme ses espoirs, est indispensable pour construire une société plus juste, plus solidaire et plus consciente. En mettant en lumière les mémoires croisées de la colonisation et de l’immigration, ce lieu nous invite à mieux comprendre la France d’aujourd’hui, et à penser celle de demain.
Noa LEPINE
et Lauriane VERGNEAU.