Aloha sauvetage

Le sport, c'est bien. Mais tous les sports ont leur points forts et leurs faiblesses. Quand la course à pied travaille le cardio et les jambes, on l'accuse de ne pas faire travailler les bras, quand l'escalade affirme être polyvalente, on lui reproche trop de blessures et quand enfin, on pense avoir trouvé le meilleur sport, on lui reproche de ne pas développer suffisamment de compétences utiles (je n'ai rien contre les pratiquants de tennis de table... Vous êtes super impressionnants ! ) Mais depuis 6 ans, je n'ai jamais trouvé de sport qui n'ait aussi peu de défaut : le sauvetage sportif.
Ce sport est né en Australie (pas si surprenant quand on sait ce qui grouille dans l'eau là bas !) ; il reprend les compétences des sauveteurs que vous pouvez retrouver sur la plage l'été ou à la piscine et les condensent en un seul sport unique.
Comment il se pratique ? Il est composé de deux catégories : le sauvetage dit en eau plate (piscine) et en côtier (à la mer (oui, même l'hiver !). D'abord voyons ce qu'il se passe en eau plate. C'est assez évident mais ce sport est composé de beaucoup de nage ; il possède donc tous les aspects pratiques de la natation : travailler presque tous les muscles. Mais il faut y ajouter l'élément central du sauvetage sportif en eau plate : le mannequin ! Car si on nage normalement, on nage aussi avec un mannequin plus ou moins lourd en fonction de son âge. On trouve alors des épreuves comme le "100 mètres combiné" qui se compose de 50 mètres nage libre, 17,5 mètres d'apnée pour aller récupérer le mannequin et 32,5 mètres de remorquage. Voire même le mythique "200 mètres super sauveteur" qui propose un 75 mètres nage libre, suivi d'une immersion pour aller chercher un mannequin (entre 1,80 mètre et 3 mètres de profondeur en compétition ) que l'on remorque jusqu'à la ligne des 100 mètres. Le sauveteur lâche ensuite le mannequin pour enfiler le plus rapidement possible ses palmes, sa bouée tube avant de partir nager 50 mètres pour récupérer un autre mannequin qu'il remorque sur le reste de la distance avec la bouée tube (lire la phrase est fatiguant alors à pratiquer...) Il y a donc des épreuves avec et sans palmes mais toutes suivent la même ligne directrice "nage, équipe tes palmes (optionnel), mannequin". D'ailleurs, c'est original mais la tête du mannequin ne doit pas être forcément hors de l'eau, ce qui donne lieu à des situations cocasses dans lesquelles on voit un sauveteur remorquer un mannequin en le tirant d'une main par la nuque. Beaucoup d'autres règles spécifiques sont aussi au programme. Par exemple, il est interdit que la tête du mannequin dépasse la vôtre, le mannequin ne doit pas avoir le regard vers le fond du bassin, on doit toucher le mur avant le mannequin... il est donc assez courant de se faire disqualifier en compétition car les règles sont très strictes, précises et nombreuses.
Mais il existe des épreuves plus exotiques comme le "relais lancé de corde" : ici, on simule le sauvetage d'une victime avec une bouée ; on retrouve un sauveteur au bord du bassin et un autre (la victime) dans l'eau à une certaine distance de lui. L'objectif pour le premier sauveteur est de lancer la corde sur la victime afin de la ramener le plus rapidement au bord.
Le fun est en côtier ! Ce sport propose des épreuves à la plage pas seulement dans l'eau, mais également sur le sable ! C'est ainsi que l'on peut retrouver par exemple, dix sauveteurs allongés par terre tournant le dos à neuf bâtons (le nombre de sauveteurs moins un) d'une trentaine de centimètres, plantés dans le sable à 20 mètres d'eux. A l'annonce du départ, les sauveteurs doivent se lever et faire un demi-tour pour courir vers les bâtons afin d'en attraper un, n'importe lequel. A la fin, celui qui n'a pas eu de bâton est éliminé. On enlève un autre bâton et on recommence jusqu'à ce qu'il n'en reste plus qu'un. Cette épreuve (ma préférée) est celle du Beach Flag. Pour les allergiques à l'originalité, il existe des épreuves comme le 90 mètres sprint ou le 2 kilomètres course. Evidemment, les deux se pratiquent sur le sable. Il est temps de piquer une tête dans l'eau avec, par exemple, le paddle de sauvetage (qui n'a rien à voir avec le paddle classique que l'on connaît tous). En sauvetage sportif, ils ont une forme bien plus effilée et sont trop peu larges pour que l'on se mette debout dessus. Ils peuvent être en mousse ou en carbone, sont assez stables et plus faciles à utiliser. Ils sont plus légers et rapides mais tenir en équilibre dessus demande un coup de main à prendre. La position optimale pour être rapide est à genoux, penché vers l'avant en ramant avec les deux bras en même temps. Et là on rencontre des épreuves comme ramener une victime (qui se situe à environ 120 mètres de la plage) en paddle, ou la fameuse ocean man race, où il faut enchaîner course sur le sable, nage, course pour retourner dans l'eau le plus rapidement possible avec paddle à la main, puis paddle puis course. Sinon, on peut faire simple avec un relais à la nage.
Aloha sauvetage À Auray, l'association Aloha sauvetage permet de pratiquer ce sport avec Le Big Boss (dédicace à lui, il préfère les surnoms) en tant qu'entraîneur. L'association propose aussi de passer différents diplômes de sauvetage comme le PSC1 (que vous avez sûrement), le PSE1 (premiers secours en équipe de niveau 1) ou le BNSSA (brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique) et pourquoi pas... le permis bateau ? Tous ces diplômes sont gratuits pour les adhérents à condition de s'engager à participer à des postes de secours en tant que bénévole.
En bref Le sauvetage sportif c'est très stimulant, extrêmement complet physiquement, utile et fun !
Manassé VREL-ENJALBERT, T09