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La santé mentale des athlètes, un sujet tabou ?

Les sportifs de haut niveau, entre santé physique et santé mentale...
Naomi Osaka à l'us open en 2018 (Crédit photo : CC BY-SA 2.0 Peter Menzel)
La compétition sportive de haut niveau est un monde qui fait rêver beaucoup de jeunes athlètes. Pourtant, la réalité est tout autre. Depuis quelques années déjà, le sujet de la santé mentale des athlètes de haut niveau commence à faire surface. C'est la célèbre joueuse de tennis Naomi Osaka qui a pris la parole en 2018 pour s'exprimer sur le sujet. Suite à sa victoire à l'US Open, l'athlète racontait avoir subi plusieurs épisodes de dépression. Elle a alors commencé par refuser de se rendre aux conférences de presse, affirmant que cet exercice était une source d'anxiété. Suite à cela, elle s'est retirée de la compétition afin de faire passer sa santé mentale en priorité. La joueuse de tennis a alors reçu une amende de 15 000 dollars et a été menacée d'exclusion de plusieurs autres tournois... Ces sanctions montrent une certaine indifférence jusque là de la part des patrons du tennis professionnel. Plus récemment, une jeune gymnaste américaine de 25 ans, Simone Biles, une athlète des plus performantes, championne du monde et championne olympique, a aussi souhaité s'exprimer sur ce sujet. Elle prononce un discours pour briser les tabous autour de ce mal-être et de cette pression subie en tant que sportive de haut niveau. Elle a également refusé de participer aux épreuves de gymnastique en équipe dans le but d'éviter une potentielle blessure physique.
« Nous sommes aussi humains, nous devons protéger notre esprit et notre corps » affirme-t-elle lors de sa prise de parole le 28 juillet 2021, à Tokyo. Plusieurs professionnels de santé mettent en garde contre des entraînements trop intensifs. Elise Anckaert, psychologue du sport à l'INSEP (Institut national du sport, de l'expertise et de la performance), explique que les athlètes développent des troubles mentaux de type anxieux ou dépressifs, en lien avec une obsession de la performance et une quête de la perfection. Aujourd'hui, les victoires de ces sportifs se jouent à un centième de seconde, un dixième de centimètre. Au delà de la santé mentale, la quête de la performance peut engendrer des blessures physiques pouvant se révéler graves. La psychologue affirme également que l'entourage de l'athlète (parents, amis, coachs) constitue un facteur important pour le bien-être des sportifs. En France, depuis 2006, les athlètes de l'INSEP réalisent un bilan psychologique afin de préserver leur santé mentale et éviter des répercussions physiques. Aujourd'hui, une prise de conscience s'installe dans certains pays comme la France ou encore le Canada, pays qui prennent différentes mesures afin d'éviter tous types de blessures (physiques ou mentales). Cependant, cette prise de conscience ne fait pas encore l'unanimité mondiale.
Louise LEROUX P02
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