Les TCA c'est quoi ?

63 % des personnes interrogées au lycée ne savent pas ce que sont les TCA. Un pourcentage alertant qui montre bien l'absence de sensibilisation aux troubles mentaux en France.
Le mot TCA est l’acronyme des mots Trouble du Comportement Alimentaire.
Les types de TCA  Avant toute chose, il faut savoir que chaque personne est différente et ne se situe pas dans une case. Je ne vais pas non plus parler de tous les types de TCA. De plus les TCA ne sont pas un régime qui a mal tourné, mais la conséquence d'un mal être.

- L'anorexie mentale : l’anorexie est une maladie mentale dans laquelle les personnes restreignent ou compensent ce qu’elles mangent. Certaines personnes ont aussi des périodes de boulimie vomitive. Elles peuvent développer des « règles » autour de l'alimentation. Elles souffrent souvent aussi de dysmorphophobie (ne se voient pas telles qu’elles sont) et ont une peur intense de prendre du poids. L’anorexie peut affecter n’importe qui. Elle est souvent un mécanisme de protection qui devient ensuite une zone de confort, une bulle face aux épreuves. Il ne suffit pas juste de remanger normalement pour que l’on guérisse puisque c'est une maladie mentale et non physique. Une partie de « soi » n’est plus soi-même et prend le contrôle des pensées. La nourriture est juste un moyen d’exprimer leur souffrance.
L’anorexie est considérée comme une addiction au même titre que la drogue ou l’alcool car les schémas qui se passent dans le cerveau sont les mêmes. Elle est considérée comme l’addiction la plus dure à arrêter.

- La boulimie nerveuse : les personnes ont des compulsions : c’est à dire qu’elles ingèrent de grandes quantités dans un laps de temps assez court avec un sentiment de perte de contrôle. Elles souffrent aussi de dysmorphophobie et ont une mauvaise estime de soi.
La boulimie est associée à des comportements compensatoires comme des vomissements ou une hyperactivité.

- L'hyperphagie : au même titre que la boulimie nerveuse, la personne a des compulsions mais sans compenser. Il faut comprendre que la personne mange de grandes quantités très rapidement pour en général combler un vide. Elles n’ont pas forcément faim et le type d’aliment importe peu dans certains cas. Elles ressentent du dégoût, de la déprime ou de la culpabilité suite à leurs compulsions.

- Les autres TCA non spécifiques :
Sachez que le fait de manger à tout prix sain est une maladie mentale appelé l’orthorexie. On observe un fort contrôle alimentaire, avec une peur de certains aliments, dans le but de maintenir ou d'améliorer sa santé. Cette maladie s’est largement développée avec l’essor des réseaux sociaux et des comptes fitness qui promeuvent une alimentation saine.

Par ailleurs, le fait d’avoir des “petites” compulsions, des pensées de restriction ou de culpabilité, le fait de penser H 24 à l’alimentation et d’anticiper les prises alimentaires peuvent être considérés comme un TCA. En réalité, le fait de ne pas manger intuitivement ce que l’on veut sans se restreindre, est devenu de plus en plus difficile. Avec les réseaux, la publicité, on n'apprend plus à écouter son corps et une fois que l’on commence les régimes, un retour à l’alimentation normale est difficile.
Conséquences  - Anorexie mentale : troubles digestifs, perte de cheveux, pilosité pour lutter contre la baisse de la température corporelle, trouble de la libido, arrêt des cycles menstruels, léthargie, déficits cognitifs, diminution du cerveau, dysfonctionnement des reins, ostéoporose (risque important de fracture des os)...

- Boulimie : les risques souvent liés aux vomissements répétés, à court terme : baisse du taux de potassium sanguin avec risque d’arrêt cardiaque ; à long terme : troubles digestifs et problèmes dentaires.

Et bien sûr, pour toutes maladies mentales, les conséquences psychologiques sont tout aussi importantes.
« Le plus dur pour moi, ce sont les conséquences psychologiques. Je me souviens m’isoler totalement, ne plus me reconnaître, ne penser qu’à la nourriture, culpabiliser, me comparer sans arrêt... » nous dit une lycéenne
Ce qui peut être perturbant pour une personne souffrant de TCA - lui dire que vous avez trop mangé alors que vous avez mangé moins qu'elle (ce n'est pas pour autant que vous devez vous forcer)
- lui dire que vous n’avez pas mangé : les TCA sont des maladies très compétitrices et cette phrase peut inciter la personne à ne pas manger elle-même sous prétexte qu’elle ne le mérite pas, par exemple ;
- lui dire qu’elle n’a pas l’air si malade : cela va juste invalider sa maladie alors qu’elle à déjà du mal à ce dire qu’elle mérite d’être soignée ;
- la forcer à manger ;
- mentionner votre poids pour votre taille.
Comment aider une personne souffrant de TCA ? - S’assurer que tout va bien et ne pas la laisser s’isoler ;
- être au courant des stéréotypes : chaque personne souffrant de TCA est différente ;
- s’informer sur sa maladie pour ne pas dire de mots qui pourraient l’impacter ;
- être rassurant et la soutenir, lui dire qu’elle peut y arriver, que vous croyez en elle ;
- la laisser parler de sa maladie ;
- essayer de ne pas parler de sauter des repas ;
- ne pas faire de blagues malvenues sur la nourriture ;
- ne pas parler de régimes ou de ce qui s’en approche ;
- sachez que le moment du repas est pour elle, un moment difficile à vivre.
Quelques petites choses à te rappeler si tu souffres de TCA N°1 - Appuie-toi sur ton réseau de soutien (psychologue, médecin, nutritionniste..) et n'hésite pas à changer s'ils ne te conviennent pas ;
- entoure-toi de gens bienveillants ;
- répète-toi que ce n’est pas de ta faute ;
- priorise ton bien-être sous toutes ses formes ;
- n’aie pas peur d’en parler tout haut ;
- fais une liste de « pourquoi je veux guérir » ;
- redéfinis le mot « calories » en « énergie » ;
- change le dialogue que tu entretiens avec toi-même ; le but est de faire le contraire de ce que te dit ton anorexie ;
- n'attends pas le bon moment pour commencer ta guérison, il n'y en a pas ;
- complète la phrase : « Oui, guérir est dur mais perdre [liste non exhaustive] est encore plus dur !  »
- quand tu ne te sens pas bien dans ton corps, mets des habits confortables et dis-toi que ça ne va pas durer.

Malheureusement en France, il n’y pas beaucoup de spécialistes : 50 % des personnes ne bénéficient pas d’une prise en charge médicale et le délai d'attente avant une première consultation dans une structure spécialisée est de 2 à 3 mois en raison du nombre important de demandes (sans compter le covid !) C’est pour cela qu'il faut en parler. Je vous conseille le livre autobiographique d'Alexia Savey, La faim du petit poids, mais attention, elle cite son poids. Ariane LEGROS T02
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