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Peut-on dire que le gouvernement Trump est autoritaire ?

Le gouvernement Trump fête ses cent jours : en quatre mois à peine, le 47e président étasunien bat tous les records et met à l'épreuve 240 ans de démocratie aux USA.
La démocratie a survécu au premier mandat de Trump. Sans équipe soudée, il tâtonnait avec la Constitution américaine. Cette année, il revient, rôdé et cherche bien à défier la démocratie jusqu’à trouver les failles à exploiter. Venant d’un président qui a encouragé le sabotage des élections de 2020, ce nouveau pouvoir suscite des doutes : l’ambition de Trump conduira-t-elle à l’autoritarisme ? Définissons d’abord le terme : l'autoritarisme a globalement comme facteurs, l'élimination d’opposants, la désinformation, la politisation d’institutions indépendantes… mais peut-on qualifier d’emblée le gouvernement étasunien d’autoritaire ?

En nous posant cette question, nous nous demandons si la politique sans gêne de Trump est une façon d'obtenir un pouvoir balayant tous les domaines ? A vue d’œil, la politique trumpiste est agressive et inégalitaire. En effet, toutes ces mesures peuvent s’aligner sur une politique dite libertarienne. Le libertarisme se définit comme une politique où la production est un droit et le produit est la propriété absolue du fabricant, donc l'impôt est vu comme illégal. Le libertarisme se veut minarchiste : l’Etat a donc un rôle des plus minimes, quitte à ne servir que de protecteur de la production. Pour faire court, le libertarisme favorise la liberté personnelle par opposition à l’égalité des chances.

En suivant cette politique, Trump incarne des valeurs tendant vers l’autoritarisme. Il défait les institutions pour faciliter sa politique. En se plaçant au-dessus de ces cadres, il essaie de monter son électorat contre les institutions qui l’ont empêché de mener ses mesures. En plein bras de fer avec la Cour suprême américaine, censée être impartiale, il s'entoure d’un public conservateur acharné, faisant de la justice une « élite » à contrer, qui se placerait au-dessus des républicains. Mais s’il n’en tenait qu’à Trump, la justice serait "unitaire", remettant toutes les décisions exécutives au président. De plus, Trump s’impose en héros-martyr, associant systématiquement les attaques contre sa personne avec un complot anti-américain et donc permis par les institutions.

Propagation de fake news, déstabilisation politique et ambition de pouvoir centralisé… et nous n'avons que mentionné les atteintes aux institutions. Nous pourrions y ajouter : atteinte à l’Etat de droit, utilisation de lois comme l'Alien Enemies Act de 1798 pour contrer l'immigration (loi utilisée en temps de guerre), arrestations arbitraires d'étudiants pro-palestiniens... Si quelques faits récents sont porteurs d'espoir, comme un scrutin Reuters montrant la désapprobation des électeurs hispanophones à hauteur de 60 %, c'est bien par le peuple que passera l'opposition car le changement ne viendra sûrement pas d'en haut...
Cillian BUCKLEY, T02.
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