Journal des Lycées > L'actualité des lycées > Morbihan > Lycée Benjamin Franklin > Les articles > Qui a gagné le prix Nobel de la paix 2023 ?

Qui a gagné le prix Nobel de la paix 2023 ?

Le vendredi 6 octobre, le prix Nobel de la paix a été a été attribué à l'iranienne Narges Mohammedi.

Diplômée de l'université internationale Imam-Khomeini, Narges Mohammedi est, pendant ses années d'études, impliquée dans la revendication des droits des femmes. Elle écrit de nombreux articles pour le journal étudiant et devient membre du groupe étudiant politique Tashakkol Daaneshjuyi Roshangaraan, le "groupe d'étudiants éclairés", qui met en avant la pensée réformiste des étudiants iraniens. Elle se fait arrêter à de nombreuses reprises, pour la première fois en 1998 lors d'une réunion avec le groupe. Ceci ne la décourage pas et elle poursuit sa carrière de journaliste, travaille pour de nombreux journaux réformistes et par la suite publie ses articles sous forme d'un livre d'essais politiques. En 2003, elle rejoint l'association humanitaire Defenders of Human Rights Center, dont elle devient vice-présidente.
Arrêtée de nombreuses fois En avril 2010, Narges et ses collègues sont convoqués au tribunal révolutionnaire islamique et sont condamnés à la prison d'Evin dans la capitale iranienne de Téhéran. Narges y développe une maladie et devra être hospitalisée. En juillet 2011, elle est de nouveau condamnée, pour avoir "agi contre la sécurité nationale,[...] et la propagande contre le régime", dans un verdict qui "assimile [ses] actions humanitaires à des tentatives de renversement de régime" (the Guardian, 28 sep. 2011). Sous la pression politique extérieure, elle est libérée en 2012 et prononce dès lors un discours sur la tombe de Sattar Beheshti, victime de torture à Evin, à propos des méthodes employées par le gouvernement tels que la censure et l'emprisonnement. Des vidéos du discours deviennent virales et Narges est condamnée en 2014, sans explication particulière. En somme, l'activiste est arrêtée 13 fois et doit purger 10 ans et 9 mois de prison.
Un symbole de la liberté pour les femmes iraniennes Elle revient sur la scène internationale en 2022 lorsqu'elle publie "White torture" (Oneworld publication), un recueil de témoignages de femmes en prison, qui souffrent de plus de harcèlements sexuel et psychologique. Ses efforts et son engagement sans faille pour les valeurs qu'elle défend seront reconnus par la communauté internationale dont la fondation Nobel. Mohammedi publie par la suite une lettre de remerciement mais qui cherche à engager ses lecteurs à travers le monde. Elle écrit :
« L’objet de mon propos est de donner un visage aux êtres humains qui, partout dans le monde [...] envers et contre tout, aspirent à faire tomber ces murs : ceux de l’ignorance, de l’exploitation, de la pauvreté, de la privation et de l’isolement.[...]. La triste vérité, au fond, est que le gouvernement autoritaire, misogyne et religieux de la République islamique nous a volé notre vie [...] En tant que femmes, souvent au milieu de flots d’accusations et des humiliations, nous avons brisé une par une nos chaînes jusqu’à ce que surgisse le mouvement révolutionnaire « Femme, vie, liberté ». Nous avons alors montré notre force au monde entier. »
Cillian BUCKLEY, P01
Connexion à la salle de rédaction numérique (SRN)
Se connecter

N'utilisez pas cette fonctionnalité si vous utilisez des postes partagés

 
Mot de passe oublié