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Simone de Beauvoir, la voix du féminisme

Le 14 avril dernier marquait les 25 ans de la mort de la célèbre philosophe et écrivaine française, Simone de Beauvoir. Portrait d'une figure majeure qui a autant inspiré que scandalisé.
Simone de Beauvoir, 1955 (Crédit photo : Liu Dong'ao)
Née en 1908 à Paris, Simone de Beauvoir grandit dans une famille issue de la bourgeoisie. Elle se destine rapidement à devenir écrivaine, et son agilité intellectuelle la mène à s'adonner à ses études de lettres et de philosophie avec brio. C'est ensuite dans les années 1920 qu'elle rencontre Jean-Paul Sartre, avec qui elle va passer en 1929 le prestigieux concours d'agrégation de philosophie. Tous deux l'obtiennent haut la main, Simone de Beauvoir se classant à la deuxième place, juste derrière Sartre. Son choix de liberté qu'elle conçoit en partie comme l'évitement du mariage, de la maternité et du foyer, la conduit à refuser, deux ans plus tard, la demande en mariage que lui fait son compagnon Jean-Paul Sartre. Plus tard, elle déclarera que la vie de femme mariée et mère au foyer, qu'elle qualifie de "vie d'intérieur", est "la chose la plus écrasante dans la condition féminine". En 1949, 6 ans après la publication de son premier roman, l'écrivaine publie un ouvrage qui aura une importance majeure dans les fondements idéologiques du mouvement féministe : Le Deuxième Sexe. À travers ses écrits, de Beauvoir bouleverse la vision commune portée sur le genre en déconstruisant l'idée que les rôles de la femme et de l'homme sont préétablis. "On ne naît pas femme, on le devient", c'est ce qu'affirme la philosophe dans son ouvrage qui alimente le combat pour les droits des femmes. Malgré une réception contrastée avec des critiques de différents écrivains comme Albert Camus, le succès n'en reste pas moins retentissant.
En 1971, elle rédige le Manifeste des 343, pétition dans laquelle des femmes affirment avoir avorté dans le passé, et demandent ainsi la légalisation de l'avortement en France. Cette loi sera finalement adoptée en 1975, plus connue sous le nom de loi Veil.
En 1974, âgée de 66 ans, Simone de Beauvoir continue sa lutte pour la cause féminine et agit contre les violences faites aux femmes en président la Ligue des droits des femmes, dont elle est fondatrice.
Elle continuera, par le biais de ses mémoires, écrits philosophiques et romans fictifs, à défendre sa conception universaliste de l'humanité, qui s'oppose à l'idée d'une différence naturelle entre les êtres humains, qui donne à la femme un caractère inférieur à l'homme. Écrire restera sa façon singulière de militer durant la majeure partie de sa vie qui prendra fin en 1986, année de son décès à l'âge de 78 ans.
Clara Garaud
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