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Visite des Archives diplomatiques à Nantes
Une plongée dans les coulisses de la diplomatie.
C'est un lieu unique où se croisent la mémoire de la France et celle du monde. Le 27 février, un groupe d’élèves ayant participé au concours des Jeunes Ambassadeurs, a eu l’opportunité de visiter le Centre des archives diplomatiques de Nantes (CADN). Ouvert en 1987, il conserve les archives rapatriées des services extérieurs : ambassades, consulats, instituts et centres culturels français à l’étranger.
Ses missions, les 4C : collecter, classer, conserver et communiquer Installé dans une ancienne caserne militaire du XIXe siècle, le bâtiment a d’abord été une halle à fourrage pour les chevaux de la gendarmerie nationale, avant d’être reconverti en centre d’archives. Ce passé militaire explique la solidité de ses planchers, idéale pour supporter le poids du papier. Aujourd’hui, le CADN rassemble plus de 31 kilomètres linéaires d’archives, bientôt étendus à 71 kilomètres grâce à un nouveau bâtiment.
Entre secrets d’État et histoires familiales Les archives diplomatiques ne s’adressent pas uniquement aux diplomates ou aux chercheurs. De nombreuses personnes viennent pour retrouver des éléments de leur histoire familiale. Entre passeports et dossiers d’immatriculation consulaire, parfois même accompagnés de photos des années 1920 : certains documents peuvent provoquer de véritables moments d’émotion. Chacun peut y accéder, mineur ou majeur, tant qu’il est accompagné. La consultation est gratuite et les visiteurs sont même encouragés à utiliser leur smartphone pour éviter les coûts de reproduction.
Des trésors bien gardés Le bâtiment ne laisse rien au hasard en matière de conservation. Rayonnages mobiles ultra-efficaces, systèmes de ventilation et d’humidité constants, absence de fenêtres pour préserver les encres de la lumière : tout est pensé pour protéger ces témoins du passé. Il faut aussi faire attention aux insectes et aux risques d’infiltration d’eau, pires ennemis du papier.
Des documents historiques fascinants Nous avons eu la chance de feuilleter de vieux registres de dépêches. Ces documents étaient parfois chiffrés, mais il arrivait que des erreurs humaines compromettent leur sécurité, comme un chiffreur ayant laissé le code complet en clair… une vraie pierre de Rosette pour qui l’aurait intercepté. Le CADN met la lumière sur les tensions politiques du XXe siècle, comme lors de l’Exposition universelle de 1937 où les pavillons soviétique et nazi se faisaient face. Ce face-à-face glaçant, avec d’un côté un aigle nazi et de l’autre une kolkhozienne soviétique, reflétait un monde en crise, tiraillé entre paix fragile et montée des totalitarismes.
La visite des Archives diplomatiques de Nantes nous a ouvert les yeux sur une mémoire riche, complexe, vivante. Entre grands enjeux internationaux et histoires personnelles, ces documents racontent notre passé, éclairent notre présent et posent les questions essentielles pour demain, notamment sur la place du numérique dans l’archivage et la pérennité des données.
Benjamin MANENTI, T06.
Ses missions, les 4C : collecter, classer, conserver et communiquer Installé dans une ancienne caserne militaire du XIXe siècle, le bâtiment a d’abord été une halle à fourrage pour les chevaux de la gendarmerie nationale, avant d’être reconverti en centre d’archives. Ce passé militaire explique la solidité de ses planchers, idéale pour supporter le poids du papier. Aujourd’hui, le CADN rassemble plus de 31 kilomètres linéaires d’archives, bientôt étendus à 71 kilomètres grâce à un nouveau bâtiment.
Entre secrets d’État et histoires familiales Les archives diplomatiques ne s’adressent pas uniquement aux diplomates ou aux chercheurs. De nombreuses personnes viennent pour retrouver des éléments de leur histoire familiale. Entre passeports et dossiers d’immatriculation consulaire, parfois même accompagnés de photos des années 1920 : certains documents peuvent provoquer de véritables moments d’émotion. Chacun peut y accéder, mineur ou majeur, tant qu’il est accompagné. La consultation est gratuite et les visiteurs sont même encouragés à utiliser leur smartphone pour éviter les coûts de reproduction.
Des trésors bien gardés Le bâtiment ne laisse rien au hasard en matière de conservation. Rayonnages mobiles ultra-efficaces, systèmes de ventilation et d’humidité constants, absence de fenêtres pour préserver les encres de la lumière : tout est pensé pour protéger ces témoins du passé. Il faut aussi faire attention aux insectes et aux risques d’infiltration d’eau, pires ennemis du papier.
Des documents historiques fascinants Nous avons eu la chance de feuilleter de vieux registres de dépêches. Ces documents étaient parfois chiffrés, mais il arrivait que des erreurs humaines compromettent leur sécurité, comme un chiffreur ayant laissé le code complet en clair… une vraie pierre de Rosette pour qui l’aurait intercepté. Le CADN met la lumière sur les tensions politiques du XXe siècle, comme lors de l’Exposition universelle de 1937 où les pavillons soviétique et nazi se faisaient face. Ce face-à-face glaçant, avec d’un côté un aigle nazi et de l’autre une kolkhozienne soviétique, reflétait un monde en crise, tiraillé entre paix fragile et montée des totalitarismes.
La visite des Archives diplomatiques de Nantes nous a ouvert les yeux sur une mémoire riche, complexe, vivante. Entre grands enjeux internationaux et histoires personnelles, ces documents racontent notre passé, éclairent notre présent et posent les questions essentielles pour demain, notamment sur la place du numérique dans l’archivage et la pérennité des données.
Benjamin MANENTI, T06.
