Total, un pipeline pas très écolo

Malgré l'opposition scientifique et écologique, le groupe français lance son projet pétrolier en Afrique de l'Est.
Le projet de pipeline en Afrique de  l'Est suscite de vives inquiétudes. (Crédit photo : Flickr )
EACOP (East African Crude Oil Pipeline ) est le nouveau projet en construction de Total, principal groupe pétrolier français, en Ouganda et en Tanzanie : 1440 km de pipeline, chauffé à 50°C, à travers les forêts, zones humides et mangroves de ces deux pays. L 'oléoduc permettra d'exporter 200 000 barils de pétrole par jour, par l'Océan indien.
Quelles conséquences ? Les conséquences écologiques sont majeures : l'extraction du pétrole se fera dans la réserve naturelle des Murchison Falls (projet Tilenga), menaçant les écosystèmes et engendrant une déforestation considérable. Les parcs naturels à proximité du pipeline sont également menacés en cas de fuite. L'extraction, le transport et la consommation du pétrole émettraient au total 34 millions de tonnes de CO2 par an.
Les conséquences humaines ne sont pas négligeables non plus : déplacement de populations, atteintes aux droits humains, risques sur l'approvisionnement en eau de près de 40 000 personnes en cas de pollution des lac Albert et Victoria (que longe l'oléoduc), et ressources halieutiques menacées dans ces lacs, ainsi que sur la côte tanzanienne par la construction d'une jetée pour les navires pétroliers, empêchant ainsi l'activité des pêcheurs locaux.
Un enjeu économique Alors pourquoi un tel projet si contesté ? La France et Total installent une domination économique profitable. L'Afrique de l'Est regorge de ressources pétrolières qui représentent un gain potentiel énorme pour Total. Les pays africains sont souvent trop pauvres pour exploiter eux-mêmes. Ils dépendent des investissements d'entreprises comme Total. Emmanuel Macron a lui-même écrit au président ougandais se félicitant du projet. Total lui, promet un projet bas carbone et exemplaire en termes de biodiversité.
L'échec d'un recours des ONG au tribunal de Paris laisse libre cours à Total pour finaliser. Aucune légifération n'est à attendre de nos dirigeants politiques. Plusieurs ministres et élus du parti présidentiel seraient, selon le site Mediapart, actionnaires de Total... Mael LE MESTRE.
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