A Nantes, la parole aux citoyens

« Cabanes, arbres fruitiers, terrain de sport »... Mi-décembre, à Nantes, ils étaient une soixantaine réunis dans la salle Aristide Briand à imaginer leur cour de récré.
Plantation participative au square des Lauriers. (Crédit photo : Ville de Nantes/Nantes Metropole)
La ville de Nantes s’est engagée à rénover 51 cours d’écoles d’ici 2026. C’est pourquoi un forum participatif a été instauré. Enseignants, parents d’élèves, élèves, tous répondent présents. L’objectif : faire des propositions pour rendre les cours de récréation plus vertes, mieux adaptées au changement climatique, plus égalitaires et ainsi permettre aux architectes d'imaginer les écoles de demain. Les travaux restitués servent de base aux propositions qui seront présentées mi-mars 2023 lors de la prochaine séance participative.
Un potager collectif Ce dialogue citoyen est mis en place par la municipalité sur des projets qu'elle a définis et auxquels elle souhaite associer les citoyens. Avec ces budgets participatifs, financés par la municipalité, ils deviennent force de proposition. Si le projet est retenu, la ville le concrétise. Exemple au square des Lauriers : un potager collectif a été créé par des associations. Elles voulaient s'organiser autour d'un projet de jardinage qui rassemble les acteurs du quartier et les habitants. C’est aujourd’hui un espace agréable où l'on échange des pratiques de jardinage et où on accueille des animations pédagogiques ou de quartiers comme la fête de la soupe.

A l'université De son côté, la présidente de l'université de Nantes, Carine Bernault, souhaite mettre en place les conditions d’une démocratie plus collaborative. Pour cela, le professeur de sciences politiques, Arnauld Leclerc, organise des dispositifs fondés sur la transparence des débats et décisions prises par les instances. L'objectif ? Renforcer la démocratie au sein de l’université, expérimenter de nouvelles formes de participation et de délibération.
Ses limites Mais ces expérimentations ont leurs limites : elles prennent beaucoup de temps, car cela demande une implication importante pour les citoyens qui participent aux projets. C'est aussi un coût financier pour la collectivité qui les organise. Surtout quand aucune décision concrète n’est appliquée. On peut aussi regretter d’avoir participé quand les organisateurs ne prennent pas en compte les propositions... et ne plus s’impliquer dans les projets à venir. Dans certains cas, la démocratie participative peut exclure des citoyens. En effet, il faut pouvoir prendre la parole en public, se libérer et se déplacer.
Nantes est un bon exemple des réussites mais aussi des limites de la démocratie participative au niveau local. A-t-on intérêt à étendre cette méthode au niveau national ? Les prochaines années nous le diront mais déjà les partis politiques, de droite ou de gauche, s'y intéressent de plus en plus.
Marion FRABOULET
et Tifanny LE HELLARD.
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