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Chine : les Ouïghours, minorité opprimée

Récemment qualifiée de génocide, la répression des Ouïghours n'a pas encore fini de faire parler d'elle.
Collage sur un mur à Bordeaux dénonçant la politique de travail forcé utilisée par des marques internationales. (Crédit photo : Louise Bur-Palmieri)
La Chine a évolué de nombreuses façons depuis plusieurs siècles. Ce pays qui se situe sur le continent asiatique, est passé d'un régime monarchique constitué de dynasties telles que Ming et Quing jusqu'en 1912 à une République populaire de Chine en 1949 gouvernée par Mao Zedong, président du parti communiste chinois, et du gouvernement populaire. Deux ans après la mort de Mao Zedong en 1978, Deng Xiaoping, ancien Président de la Conférence consultative politique du peuple chinois met en place de nouvelles réformes économiques notamment pour lancer l'industrialisation.
Au XIXe siècle, après la Révolution industrielle, la Chine est vue comme inférieure aux puissances occidentales. Cependant, depuis les années 70, la Chine s'est élevée au rang de première puissance économique mondiale dépassant ainsi les puissances occidentales.
Un peuple minoritaire La Chine est constituée de nombreux groupes éthniques. En effet, 90 groupes différents sont présents dans ce pays mais seuls 56 sont reconnus comme de véritables peuples. Le Hans, citoyens d'origine chinoise, représentent 92 % de la population.
Cependant, la politique de la République populaire de Chine, dirigée par le Parti communiste chinois, réprime certaines minorités dont les Ouïghours. Peuple musulman et turcophone d'environ 12 millions de personnes dont 1,8 million établi actuellement dans la région du Xinjiang (ouest de la Chine), il partage des affinités religieuses, linguistiques, ethniques et politiques. Ces affinités sont perçues par le gouvernement chinois comme contraires aux règles et aux lois de la Chine.
Une politique massive d'internement Pékin accuse les Ouïghours d'être responsables des attentats de 2014 en Chine. Les dirigeants chinois déclenchent alors une politique massive d'internement des Ouïghours au nom de la lutte contre l'islam radical. Cette politique se traduit par le travail forcé, la constante surveillance des gestes et des paroles, la séparation des enfants de leurs parents, la stérilisation forcée des femmes Ouïghours ainsi que des viols, tortures et exécutions. En tout, plus d'un million de personnes sont enfermées dans des camps et 800 000 enfants dans des orphelinats.
De grandes ONG, comme Amnesty international, accusent de nombreuses marques provenant de différents domaines (textiles, technologies...) d'utiliser ce travail forcé. En effet, les Ouïghours sont exploités pour ramasser environ 80 % du coton produit en Chine, une des matières principales de l'industrie textile. Selon France Infos, des marques de prêt-à-porter telles que Nike ou H&M ont stoppé leurs achats de coton récolté au Xinjiang.
Une reconnaissance mondiale Depuis le 20 janvier 2022, l'Assemblée nationale française a qualifié la répression des minorités des Ouïghours de génocide. Ce terme, qui désigne une destruction méthodique d'un groupe humain, n'a été utilisé que trois fois jusqu'à aujourd'hui : durant la Première Guerre mondiale avec le génocide des Arméniens, pendant la Seconde Guerre mondiale avec le génocide des Juifs d'Europe et enfin en 1994 avec le génocide des Tutsi au Rwanda. La France est le sixième pays à reconnaître cette répression comme un génocide après le Royaume-Uni, le Canada, la Belgique, l'Irlande et les États-Unis. Cependant, Pékin ne reconnaît pas les accusations des députés européens, pourtant appuyées de témoignages directs et d'images satellites. Depuis l'utilisation du terme de génocide, Pékin affirme que ces camps de lutte antiterroriste sont des centres de formation.
Boycott des Jeux Olympiques Alors que certains pays ont déjà qualifié de génocide cette répression, des avis positifs mais également négatifs sont partagés au sujet des Jeux Olympiques 2022 à Pékin. En effet des pays, comme le Royaume-Uni ou l'Australie, ont décidé d'exercer un boycott diplomatique, c'est-à-dire de ne pas envoyer de responsables officiels pour dénoncer les atteintes aux droits et libertés de Pékin envers la minorité Ouïghour.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, Wang Wenbin, a répondu au boycott et a ainsi promis que "Le recours des États-Unis, de l'Australie, du Royaume-Uni et du Canada à la scène des Jeux Olympiques à des fins de manipulation politique est impopulaire et revient à s'isoler soi-même. Ils paieront inévitablement le prix de ce mauvais coup".
Garance HOLOWENKO
et Juliette GARRIGUE.
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