Figure locale de l'engagement politique

Rencontre avec Michel Le Mestrallan, engagé politiquement à Ploemeur.
Ploemeur comprend plusieurs hameaux et un vaste secteur côtier. (Crédit photo : CC BY-SA 2.0 OpenStreetMap)
Instituteur, professeur, chef de collèges puis de lycées durant 28 ans, Michel Le Mestrallan, 69 ans, retraité, nous livre son expérience politique.Pouvez-vous nous résumer votre engagement politique ? « Je suis militant politique de longue date. J’ai eu deux mandats, un mandat de conseiller municipal dans la majorité d’une grande ville de la région parisienne, et un mandat de minoritaire dans la commune de Plœmeur, de 2014 à 2020 ».
Où vous situez-vous sur l'échiquier politique ? « Je suis adhérent d’un parti politique, le Parti Communiste Français. Le mandat que j’avais à Plœmeur était dans le cadre d’une alliance entre différents partis de gauche et écologistes ».
Dans quelle commission siégiez-vous ? « Je siégeais dans la commission finance ressources humaines, la commission finance ayant la particularité de rassembler beaucoup de sujets. Elle participait à toutes les autres commissions (urbanisme, culture, éducation). [...] C'était intéressant de voir quels usages il est fait de l'argent des citoyens pour orienter les actions. Tout est source de besoins financiers. C'est là que se fait le pilotage.
Au moment du vote du budget ? « Par exemple, le débat d’orientation budgetaire 2023 est un moment obligé, le maire doit présenter ce qu’il va faire avec l’argent de la commune. Il n'y a pas de vote, mais une information obligatoire ».
C'était difficile d'être dans l'opposition ? « On se contente de constater, on ne décide pas, c'est un rôle de contrôle, de contestation, éventuellement de propositions. On ne dispose pas de tous les éléments d'information, on n'a pas les clés de la maison, on se contente de réagir sur des propositions si le maire, et en l’occurrence c’était le cas, ne souhaite pas vous associer aux décisions et vous informer, on n'a qu'un rôle de réaction et non d’opposition. C'est le maire qui décide du temps de parole de chacun ».
Avez-vous un exemple de dossiers où vous avez pu faire valoir ce rôle d’opposition ? « On ne pourra pas au bout du compte, s’opposer, en nombre on ne peut pas. Mais faire avancer le dossier, oui. Par exemple, sur la question du logement, faire savoir que peut-être il y a des solutions à trouver pour plus de mixité sociale dans la ville. On a formulé des propositions ».
Lesquelles  ? « Sur la question du PLU (Plan Local d'Urbanisme), on a eu une certaine écoute, non pas de la part du maire, qui n’entendait pas, mais du préfet, qui a, sur avis des commissaires enquêteurs de l’enquête publique, décidé de ne pas accepter le PLU. Nous avons contribué à donner des arguments pour montrer que ce PLU proposé par M. Loas il y a 4 ans, n'était pas bon. Il a été repoussé par le préfet. Nous étions parmi ceux, avec d'autres citoyens, à dire que ce PLU n'était pas satisfaisant et qu’il ne répondait pas à certains critères écologiques, de mixité sociale ou de développement de la ville. On a mis l'accent sur les points qui nous semblaient faibles. On avait dû déposer une trentaine de pages d’observation auprès du commissaire enquêteur ».
Quel rapport avez-vous à l'engagement politique, combien de temps y consacrez-vous ? « Selon moi, pour arriver à être militant politique, il faut une certaine connaissance des lieux, des personnes. Cela demande du temps. Je lis trois journaux, dont deux locaux, cela me prend plus d’une heure chaque matin. Au sein de mon parti, il y a des instances et des réunions, il faut du temps pour les préparer et y participer ».
Et le plus important pour vous ? « C'est l’idée de peser sur des choix sociétaux qui influent sur la vie de l’ensemble des citoyens, de faire partager des avis. Les questions politiques ont beaucoup d'importance car ce sont celles qui font que la société bouge de la manière dont on veut qu'elle bouge. Ce sont des options philosophiques personnelles. Il faut du recul par rapport aux évènements ».
Dans quelles associations êtes-vous engagé ? « En tant que citoyen, je suis membre de plusieurs associations : les Riverains des Kaolins, les habitants du Courégant (A.V.E.C, Association Pour le Vivre Ensemble au Courégant), les pécheurs plaisanciers du Courégant, Tarz Heol (association environnementale), qui sont de natures très diverses ».
Avez-vous l’impression de pouvoir jouer un vrai rôle ? « J’ai la sensation de ne pas avoir affaire à quelque chose de frontal, mais plutôt de fraternel, d'être parfois dans la confrontation mais plus souvent dans la construction, c'est plus facile ».
Auriez-vous aimé être maire ? « Aimé non. En sachant que cela aurait pu être possible en région parisienne, j'aurais pu devenir maire d'une grande commune, mais je n'en avais pas envie. Etre maire, c'est un statut très particulier, un temps plein, il faut être sous les feux de l'actualité locale en permanence ».
Propos recueillis par
Lou-Marine POUILLARD
et Maël LE MESTRE.
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