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Bruno Retailleau : « Notre démocratie est fragilisée »
Très présent médiatiquement sur les questions de sécurité ou d'immigration, le ministre de l'Intérieur est également le ministre en charge des élections. Il a accepté de répondre à nos questions sur cet aspect de son ministère.
Que peut faire le ministre de l’Intérieur pour protéger la démocratie ?
L’action du ministre de l’Intérieur est fondamentale pour la protection de notre démocratie. D’abord parce que ce ministère est garant de l’ordre républicain, et que la sécurité est la première des libertés. D’où le rôle essentiel - et courageux – que remplissent nos policiers et nos gendarmes. Ensuite parce que ce ministère est responsable de l’organisation et de la bonne tenue des élections. Enfin, parce qu’en veillant au strict respect de la laïcité, il permet à tous de partager un espace commun.
Pensez-vous que notre démocratie est menacée ? Elle l’est par des forces qui cherchent à déstabiliser la République, parce qu’elles ne partagent pas ses valeurs. Elles sont nombreuses : les islamistes, les narcotrafiquants, les groupuscules violents qui cassent et agressent, certaines puissances étrangères aussi. Mais notre démocratie est aussi fragilisée par l’individualisme : le fait de faire passer ses désirs personnels avant l’intérêt général. La démocratie, c’est bien sûr la défense des droits individuels mais c’est aussi et surtout la recherche du bien commun. S’ajoute une forme d’impuissance, liée à la complexité de la société, au poids des règles et des normes aussi, qui contraignent l’action des responsables publics et désespèrent parfois les citoyens. Mais il n’y a pas de fatalité : quand on a des convictions et qu’on y reste fidèle, on peut faire bouger les choses. Les convictions : c’est le plus important en politique.
Dans quelle mesure l’absence de majorité à l’Assemblée nationale fragilise la démocratie française ? L’absence de majorité rend plus difficile l’action gouvernementale, mais elle ne remet pas en cause la démocratie. Le risque, c’est évidemment l’immobilisme. C’est pourquoi il faut savoir dialoguer, essayer de trouver des compromis, en faisant preuve de bonne volonté, pour faire avancer le pays : c’est pour cela que j’ai accepté d’entrer au gouvernement. Vous a-t-elle déjà contrainte dans vos projets ? Évidemment, ne pas disposer d’une majorité absolue rend l’action plus difficile, et plus lente, alors que sur bien des sujets, comme la sécurité ou l’immigration, il faut agir vite et fort. Mais heureusement, il y a les Français et sur ses sujets, beaucoup soutiennent mon action pour remettre de l’ordre en France. C’est aussi sur eux que je m’appuie, et c’est surtout pour eux que j’agis. Chaque jour je prends des décisions nécessaires à la protection des Français. Existe-t-il une corrélation entre l’insécurité en France et les limites de la démocratie ?Lorsque l’État n’arrive pas à faire respecter ses lois, cela alimente la défiance, la colère et même les tentatives d’ingérences étrangères. Une démocratie forte est une démocratie qui sait se faire respecter, en imposant l’ordre et en protégeant les citoyens. Un grand écrivain, Charles Péguy, a dit « c’est l’ordre qui fait la liberté ». Et la démocratie, c’est le régime de la liberté. C’est pourquoi je suis fier de tous ceux qui, comme les policiers, les gendarmes, les pompiers, les préfets et leurs agents, veillent à la protection de tous les Français. J’en profite d’ailleurs pour encourager vos jeunes lecteurs à se diriger vers ces métiers, ils y trouveront du sens et aussi de l’aventure ! Avez-vous un livre à conseiller à des lycéens pour en apprendre plus sur la démocratie ?Je conseillerais “La Démocratie en Amérique” d’Alexis de Tocqueville. C’est une œuvre qui permet de comprendre les forces et les fragilités de la démocratie, une lecture précieuse pour ceux qui veulent mieux comprendre les défis de notre époque. Et s’il vous reste du temps, lisez aussi 1984 de Georges Orwell qui plonge le lecteur dans l’enfer des régimes totalitaires, et qui montre ainsi la chance que nous avons de vivre en démocratie. La rédaction
Pensez-vous que notre démocratie est menacée ? Elle l’est par des forces qui cherchent à déstabiliser la République, parce qu’elles ne partagent pas ses valeurs. Elles sont nombreuses : les islamistes, les narcotrafiquants, les groupuscules violents qui cassent et agressent, certaines puissances étrangères aussi. Mais notre démocratie est aussi fragilisée par l’individualisme : le fait de faire passer ses désirs personnels avant l’intérêt général. La démocratie, c’est bien sûr la défense des droits individuels mais c’est aussi et surtout la recherche du bien commun. S’ajoute une forme d’impuissance, liée à la complexité de la société, au poids des règles et des normes aussi, qui contraignent l’action des responsables publics et désespèrent parfois les citoyens. Mais il n’y a pas de fatalité : quand on a des convictions et qu’on y reste fidèle, on peut faire bouger les choses. Les convictions : c’est le plus important en politique.
Dans quelle mesure l’absence de majorité à l’Assemblée nationale fragilise la démocratie française ? L’absence de majorité rend plus difficile l’action gouvernementale, mais elle ne remet pas en cause la démocratie. Le risque, c’est évidemment l’immobilisme. C’est pourquoi il faut savoir dialoguer, essayer de trouver des compromis, en faisant preuve de bonne volonté, pour faire avancer le pays : c’est pour cela que j’ai accepté d’entrer au gouvernement. Vous a-t-elle déjà contrainte dans vos projets ? Évidemment, ne pas disposer d’une majorité absolue rend l’action plus difficile, et plus lente, alors que sur bien des sujets, comme la sécurité ou l’immigration, il faut agir vite et fort. Mais heureusement, il y a les Français et sur ses sujets, beaucoup soutiennent mon action pour remettre de l’ordre en France. C’est aussi sur eux que je m’appuie, et c’est surtout pour eux que j’agis. Chaque jour je prends des décisions nécessaires à la protection des Français. Existe-t-il une corrélation entre l’insécurité en France et les limites de la démocratie ?Lorsque l’État n’arrive pas à faire respecter ses lois, cela alimente la défiance, la colère et même les tentatives d’ingérences étrangères. Une démocratie forte est une démocratie qui sait se faire respecter, en imposant l’ordre et en protégeant les citoyens. Un grand écrivain, Charles Péguy, a dit « c’est l’ordre qui fait la liberté ». Et la démocratie, c’est le régime de la liberté. C’est pourquoi je suis fier de tous ceux qui, comme les policiers, les gendarmes, les pompiers, les préfets et leurs agents, veillent à la protection de tous les Français. J’en profite d’ailleurs pour encourager vos jeunes lecteurs à se diriger vers ces métiers, ils y trouveront du sens et aussi de l’aventure ! Avez-vous un livre à conseiller à des lycéens pour en apprendre plus sur la démocratie ?Je conseillerais “La Démocratie en Amérique” d’Alexis de Tocqueville. C’est une œuvre qui permet de comprendre les forces et les fragilités de la démocratie, une lecture précieuse pour ceux qui veulent mieux comprendre les défis de notre époque. Et s’il vous reste du temps, lisez aussi 1984 de Georges Orwell qui plonge le lecteur dans l’enfer des régimes totalitaires, et qui montre ainsi la chance que nous avons de vivre en démocratie. La rédaction