Conférences : un historien à Sfx

De l'Algérie à l'Afghanistan, Jean-Charles Jauffret nous a fait part de ses expériences.
Jean-Charles Jauffret durant la conférence (Crédit photo : Hélène Bidan)
Le lundi 2 octobre ont eu lieu deux conférences tenues par Jean-Charles Jauffret, historien et professeur émérite à l’université Sciences Po Aix. La première, sur le thème de l’histoire et mémoires de la guerre d’Algérie, était exclusivement présentée aux élèves de terminale ayant la spécialité HGGSP. La seconde portait sur l’Afghanistan : “Pays de l’insolence”, à laquelle tous les élèves de terminale étaient conviés.
Nous avons eu l’occasion de l’interviewer à la fin de cette deuxième conférence, et nous lui avons posé quelques questions sur son expérience d’historien.
Un “pays laissé à l’abandon” Le premier récit auquel nous avons eu droit concernait le pays qui l’a le plus touché, à savoir l’Algérie. Ce qui l’a fait s’intéresser à ce pays, en premier lieu, ce sont les injustices que vivaient les Algériens y habitant, notamment avec “l’impôt du temps et l’impôt du sang”, qui leur étaient imposés, alors que la citoyenneté française leur restait refusée.
Jean-Charles Jauffret avait déjà écrit une thèse au sujet de l’Algérie, mais ce qui l’a particulièrement attaché au pays, c’est bien les amis qu’il y avait, et ceux qu’il s’est fait, et les voyages qu’il a pu faire dans ce pays. Son seul regret demeure le fait que le pays ait laissé à l’abandon sa plus grande richesse d’après lui, à savoir ses paysages.
Une expérience grandiose Mais son expérience en Algérie n’est évidemment pas la seule qui l’a marqué, puisque l'historien a presque immédiatement surenchéri sur son voyage en Corée du Sud de juin 1987. Il s'était rendu après la proclamation de la démocratie. La "sensation d'un peuple qui s'est libéré" l'a touché et en fait un souvenir mémorable de cette célébration.
En plus de ce sentiment de liberté qui enivrait le pays et les gens qui s’y trouvaient, M. Jauffret s’est aussi rendu en Corée du Nord sur 15 mètres, par un tunnel sous-terrain se retrouvant juste sous une mitrailleuse à la fin de son périple. Les Nord-coréens avaient en fait creusé 3 tunnels éclairés et équipés de ventilation pour pénétrer dans le territoire Sud-coréen (800m-1000m environ), et en réaction, les Sud-coréens ont créé des escaliers afin d’envahir en retour leur envahisseur.
C’est après avoir descendu ces escaliers pendant plusieurs dizaines de minutes et être entré en Corée du Nord que M. Jauffret a pu vivre ce qu’il décrit comme étant l’« une des choses les plus incroyables qu’il [lui soit] arrivé dans [sa] vie ».
Un parallèle avec l’Algérie L’intérêt de M. Jauffret pour l’Afghanistan est d’une tout autre nature que celui pour l’Algérie. C’est dans le besoin d’écrire une thèse que l’un de ses collègues lui proposera l’idée de faire un parallèle entre la situation en Afghanistan et celle en Algérie. Devant les ressemblances qu’il semble y avoir entre les deux pays, Jean-Charles Jauffret décide d’entreprendre le projet. Il prend contact avec ses anciens élèves, qui étaient en post en Algérie, afin d’accéder à des sources fiables. Au cours de son récit, il remarque que l’on fait les mêmes bêtises que l’on a pu faire avec d’autres pays, mais en deux fois pire. Il tire beaucoup de choses négatives de ce pays, notamment par rapport au sort des femmes, et il décrit finalement l’Afghanistan comme étant « le pays le plus sinistré de la Terre ».
Lohier Lilou
et Demogue Quentin
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