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Rencontre impromptue au Palais Bourbon
Lors de la visite de l’Assemblée nationale du 22 janvier 2025, 40 élèves du lycée ont eu la chance de croiser la Présidente de l’hémicycle dans les couloirs. L’occasion pour l’équipe journalisme d’interroger Mme Yaël Braun-Pivet au sujet de l’impact des réseaux sociaux sur nos démocraties actuelles.
« Des nouveaux médias qui sont aujourd'hui très influents »
Lors de cette interview improvisée, Madame Braun Pivet remarque que les jeunes d’aujourd’hui ont complètement changé de mode d’information, utilisant majoritairement de nouveaux médias et se détournant ainsi de la presse écrite, de la télévision ou encore de la radio. Les réseaux sociaux ont donc pris une place considérable dans la formation de l’opinion publique. Travailler sur la question de la régulation et de la modération des informations qui y circulent est donc devenu aujourd'hui une nécessité.
La présidente de l'Assemblée nationale déplore aussi l’apparition de bulles d’algorithme, des sortes de boucles qui enferment les gens en ne leur montrant que du contenu en lien avec ce qu’ils consultent. Ces espaces restreints sont problématiques car ils ne permettent pas aux gens de se confronter à des opinions autres que les leurs et les empêchent de développer leur esprit critique, nécessaire à la formation de l’opinion publique.
« Il est nécessaire de travailler sur les émetteurs mais aussi sur les récepteurs » L’éducation de tous les citoyens à ces problématiques doit être au cœur des politiques actuelles.
La formation à l’esprit critique, savoir lire correctement une information, la décrypter, lire à travers les lignes, tant de choses qui semblent évidentes mais qui sont pourtant cruciales pour s’informer correctement. Il faut aussi être capable de retrouver l’émetteur d’une information, se renseigner à son propos, apprendre à croiser une information pour mieux la comprendre et l’analyser. Surtout il est nécessaire de confronter les informations entre-elles, une manière de soulever des incohérences.
Tout cela est aussi nécessaire pour déceler l’utilisation de l’intelligence artificielle dont l’usage s’est largement popularisé ces dernières années. Cet outil permet aujourd’hui de créer de toute pièce des images, des vidéos ou des documents audios. Il devient donc maintenant indispensable de savoir si l’image qui se trouve face à nous est réelle, si elle correspond à quelque chose de vraisemblable.
La propagation de fausses informations peut-elle réellement fragiliser une démocratie en créant des divisions au sein de nos sociétés ? Pour la présidente de l’Assemblée nationale, il est primordial de se focaliser sur deux points afin de minimiser la menace des réseaux sociaux sur nos démocraties : d’une part l’émission et la régulation des informations qui circulent sur les réseaux sociaux, et, d’autre part, sur la réception de ces informations et donc l’éducation des citoyens.
La France et l’Union Européenne ont déjà légiféré pour réguler et forcer les plateformes étrangères à s’adapter à nos règles. On peut souligner notamment la mise en place du RGPD en 2018. Le Règlement général sur la protection des données impose des obligations strictes sur la collecte et l’utilisation des données. Mais ce règlement instaure aussi le droit à l’oubli, c’est à dire l’obligation d’informer les utilisateurs du web. Pour protéger les plus jeunes, la loi du 7 juillet 2023 instaure une majorité numérique à 15 ans pour s'inscrire sur les réseaux sociaux.
Madame Braun-Pivet pense qu’il est possible d’aller encore plus loin. La loi est donc importante mais elle n’est pas suffisante. La présidente insiste sur la nécessité d’éduquer un plus grand nombre de citoyens à ces enjeux.
Jeanne MANIC
La présidente de l'Assemblée nationale déplore aussi l’apparition de bulles d’algorithme, des sortes de boucles qui enferment les gens en ne leur montrant que du contenu en lien avec ce qu’ils consultent. Ces espaces restreints sont problématiques car ils ne permettent pas aux gens de se confronter à des opinions autres que les leurs et les empêchent de développer leur esprit critique, nécessaire à la formation de l’opinion publique.
« Il est nécessaire de travailler sur les émetteurs mais aussi sur les récepteurs » L’éducation de tous les citoyens à ces problématiques doit être au cœur des politiques actuelles.
La formation à l’esprit critique, savoir lire correctement une information, la décrypter, lire à travers les lignes, tant de choses qui semblent évidentes mais qui sont pourtant cruciales pour s’informer correctement. Il faut aussi être capable de retrouver l’émetteur d’une information, se renseigner à son propos, apprendre à croiser une information pour mieux la comprendre et l’analyser. Surtout il est nécessaire de confronter les informations entre-elles, une manière de soulever des incohérences.
Tout cela est aussi nécessaire pour déceler l’utilisation de l’intelligence artificielle dont l’usage s’est largement popularisé ces dernières années. Cet outil permet aujourd’hui de créer de toute pièce des images, des vidéos ou des documents audios. Il devient donc maintenant indispensable de savoir si l’image qui se trouve face à nous est réelle, si elle correspond à quelque chose de vraisemblable.
La propagation de fausses informations peut-elle réellement fragiliser une démocratie en créant des divisions au sein de nos sociétés ? Pour la présidente de l’Assemblée nationale, il est primordial de se focaliser sur deux points afin de minimiser la menace des réseaux sociaux sur nos démocraties : d’une part l’émission et la régulation des informations qui circulent sur les réseaux sociaux, et, d’autre part, sur la réception de ces informations et donc l’éducation des citoyens.
La France et l’Union Européenne ont déjà légiféré pour réguler et forcer les plateformes étrangères à s’adapter à nos règles. On peut souligner notamment la mise en place du RGPD en 2018. Le Règlement général sur la protection des données impose des obligations strictes sur la collecte et l’utilisation des données. Mais ce règlement instaure aussi le droit à l’oubli, c’est à dire l’obligation d’informer les utilisateurs du web. Pour protéger les plus jeunes, la loi du 7 juillet 2023 instaure une majorité numérique à 15 ans pour s'inscrire sur les réseaux sociaux.
Madame Braun-Pivet pense qu’il est possible d’aller encore plus loin. La loi est donc importante mais elle n’est pas suffisante. La présidente insiste sur la nécessité d’éduquer un plus grand nombre de citoyens à ces enjeux.
Jeanne MANIC