En RDC, 30 ans de crimes et d'impunité

Prix Nobel de la paix, le Dr. Denis Mukwege affirme que dans son pays, la République démocratique du Congo, « l'impunité fait partie de la géopolitique »...
Des femmes violées rencontrées par l'AFP avaient reçu de l'aide humanitaire, d'autres non. Toutes ont dû, à un moment donné, choisir entre le risque d'être violées ou souffrir de la faim avec leurs enfants (Crédit photo : AFP / ALEXIS HUGUET)

Candidat à la prochaine élection présidentielle de décembre 2023, le Docteur Mukwege définit la situation de son pays ravagé par la guerre comme "critique".
Depuis trente ans et également depuis le génocide au Rwanda, l'Est de la République démocratique du Congo est le théâtre de guerres successives et complexes. Elles impliquent des dizaines de groupes armés, certains congolais, d'autres provenant ou soutenus par les pays voisins notamment le Rwanda.
Des richesses convoitées On recense 4 à 6 millions de victimes, le plus lourd bilan depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela continue aujourd'hui encore dans la région du Nord Kivu où l'armée congolaise affronte les rebelles du "Mouvement du 23 mars" (M23), la "bête noire de la RDC".
La situation conflictuelle trouve notamment ses origines dans le pillage de ses minerais stratégiques (cobalt, cuivre, etc.) par les pays voisins, particulièrement le Rwanda. Face à cette situation, le pouvoir à Kinshasa n'est pas en capacité de lutter efficacement pour contenir les violences et la communauté internationale reste silencieuse malgré la présence d'une mission pour la paix de l'ONU, la MONUSCO.
De nombreux crimes contre les civils  Les populations locales sont les premières victimes de la violence des groupes armés et de l'armée congolaise, une armée composée de "mixés et de brasés", expression utilisée pour désigner les anciens rebelles enrôlés, souvent coupables de viols. L'ONG Public Healt a ainsi révélé que plus d'1,8 million de femmes ont été violées au moins une fois dans leur vie. Certains Casques Bleus sont aussi accusés de connivence avec certains groupes armés et de "crimes contre l'humanité".
Pire, les agresseurs bénéficient d’une impunité absolue. Le silence de la communauté internationale, notamment de la part des grandes puissances, est inquiétant vis-à-vis de la population congolaise Alors que ces puissances s’élèvent face aux crimes commis en Ukraine par l'armée russe, leur attitude suscite l’incompréhension des Congolais. Elle contribue à l’invisibilisation de ce conflit.
Tess DUVIVIER.
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