Grave menace de guerre civile au Soudan

Des combats qui font rage dans la capitale Khartoum avec plus de 750 morts depuis le 15 avril. Le conflit est né d'une rivalité pour le pouvoir entre deux généraux.
Nuage de fumée à Khartoum lors d'affrontements, le 3 mai 2023 au Soudan (Crédit photo : AFP/Archives / -)

Depuis le 15 avril, le Soudan est le théâtre de violents affrontements entre l'armée régulière soudanaise avec à sa tête le général Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR), une formation paramilitaire dirigée par le général Mohamed Hamdane Daglo, surnommé « Hemetti ». Les deux chefs militaires qui s’affrontent aujourd’hui pour le contrôle du pays, avaient mené ensemble un coup d’État en octobre 2021 pour évincer les civils du pouvoir.

Après un accord conclu en décembre 2022 sous l’égide de l’ONU et de l’Union africaine, le général Al-Burhane a exigé l’intégration des FRS dans l’armée. Le refus d' Hemetti a donné lieu aux affrontements. Ils sont concentrés sur la capitale Khartoum et touchent des points stratégiques, aéroport, camps militaires, palais présidentiel. Le bilan de ces affrontements s'élève à plus de 750 morts depuis le 15 avril.
Large crise migratoire Si de nombreux pays, dont l’Arabie saoudite, la France et les États-Unis, sont parvenus à rapatrier ces derniers jours leurs personnels diplomatiques et leurs ressortissants, les habitants, eux, font face à un dilemme cornélien : risquer leur vie dans les rues de Khartoum et sur les routes ou bien se terrer chez eux dans une situation invivable, parfois sans eau, ni électricité. On dénombre plus de 330 000 personnes déplacés à l'intérieur du pays, tandis que 100 000 autres, selon l'ONU, ont fui dans les pays voisins, Soudan du Sud, Tchad, Égypte, Éthiopie, Érythrée, Libye et République centrafricaine, faisant craindre une crise migratoire de grande ampleur.
Négociations sans trève Malgré une trêve annoncée du 4 au 11 mai, l’armée et les FSR se sont accusées mutuellement de la violer. « Des affrontements avec toutes sortes d’armes et des explosions » secouent toujours Khartoum, rapportent en effet des habitants à l’AFP. Les canaux diplomatiques se multiplient en Afrique et au Moyen-Orient pour négocier une trêve et initier un réglement politique de cette crise. Pour le moment sans succès. Chacun des deux généraux pense pouvoir l'emporter militairement. Nicolas MAUDUIT.
Connexion à la salle de rédaction numérique (SRN)
Se connecter

N'utilisez pas cette fonctionnalité si vous utilisez des postes partagés

 
Mot de passe oublié