Les Afghanes de plus en plus opprimées

Depuis le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan en août 2021 par la conquête militaire de Kaboul, les droits des femmes se restreignent chaque jour.
Les femmes afghanes sous le joug des talibans. (Crédit photo : pxhere CC0 Domaine public)
"La cible prioritaire des talibans c'est le corps des femmes afghanes", Solène Chalvon-Frioriti, journaliste, autrice de "La Femme qui s'est réveillée" (Flammarion).
En septembre 2021 le retour à l'école des filles de plus de 12 ans a été reporté pour une durée indéterminée. Aujourd'hui, 80 % des Afghanes ne sont pas scolarisées.
En réplique, près de 10 000 écoles clandestines se sont créées. Par la suite, le 21 décembre 2022 les étudiantes ont été interdites d'aller à l'université. Dès le lendemain, des femmes ont manifesté devant l'université de Kaboul. Elles ont été arrêtées. Au Pakistan, des étudiants ont manifesté en solidarité.
Ces décisions régressives touchent aussi le monde du travail. Les femmes ne peuvent plus occuper d'emplois publics. Travailler pour les ONG leur est impossible depuis décembre, au prétexte que les autorités auraient reçues des plaintes sur leur façon de s'habiller. Récemment, depuis avril, il leur est interdit de travailler pour l'ONU.
Libertés fondamentales bafouées Depuis fin 2022 les femmes ne peuvent plus mendier, conduire, aller dans des gymnases, voyager en dehors de leur ville sans être accompagnées d'un parent homme, accéder aux parcs, jardins et bains publics. Elles doivent se couvrir intégralement pour sortir. Les Afghanes sont désavantagées dès leur naissance, il y a plus de bébés filles malnutries.
Manizha, ancienne journaliste à la radio et télévision nationales avant l'arrivée des talibans, à qui j'ai pu poser des questions sur les réseaux sociaux, témoigne."J'ai été, dit-elle, l'une des chanceuses qui ont pu sortir mais des millions de filles dans mon pays sont actuellement privées du minimum des droits humains. Comment vous sentirez-vous si quelqu'un vient au milieu de la nuit et vous prend par la force et vous revendique comme sa propriété. Les filles de mon pays ne sont pas autorisées à étudier, à travailler ou même à choisir la couleur de leurs vêtements."
"Le crime d'être une femme" "Sans un homme de la famille, poursuit Manizha, elles ne peuvent pas mettre un pied à l’extérieur de leur maison. Pensez aux milliers de filles qui, comme moi, travaillaient pour leurs familles, qui ne sont maintenant pas autorisées à sortir travailler à cause du crime d'être une femme. Elles n'ont ni à manger, ni de moyen de se sauver. Chaque jour, des milliers de filles sont violées, tuées, lapidées, disparues, meurent de faim, mais elles rêvent toujours d'une vie normale.
Et à propos des hommes, les talibans essaient de leur laver le cerveau en changeant le système éducatif. Non seulement c'est dangereux pour la future génération de l'Afghanistan mais aussi pour le monde entier."
Liséa LEFEBVRE.
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