Une traque entravée contre Poutine

Depuis le 17 mars dernier, la Cour Pénale Internationale poursuit le président russe Vladimir Poutine pour des faits de crimes de guerre. Cela n'émeut pas Moscou.
Vladimir Poutine, président de la Russie (Crédit photo : Pixabay.com - DimitroSevastopol)

En mars dernier, la Cour Pénale Internationale (CPI), basée à La Haye (Pays-Bas) a lancé un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine, pour crimes de guerre. Le président russe est accusé de déportations illégales d'enfants ukrainiens, survenues depuis l'offensive menée contre Kiev et l'invasion du Donbass.
L'organisation judiciaire internationale n'a pas le pouvoir de faire arrêter Vladimir Poutine, comme elle le souhaiterait. La CPI n'est pas reconnue en Russie. Poutine est donc protégé tant qu'il restera dans son pays. Il se repose pour l'instant sur son statut d'homme inatteignable.
Une décision "dénuée de sens pour Moscou Moscou dénonce une décision "insignifiante". "Les décisions de la Cour Pénale Internationale sont dénuées de sens pour notre pays, y compris d'un point de vue juridique", écrit sur Telegram la porte-parole du Kremlin, Maria Zakharova. Ce mandat d'arrêt n'émeut pas la diplomatie russe, qui affirme ne rien devoir à la Cour Pénale Internationale. La Russie a annoncé, suite à ce mandat, avoir ouvert une enquête pénale contre le procureur et trois juges de la CPI.
"Historique" selon Zelensky A l'inverse, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky parle d'une "décision historique, qui marque le début d'une responsabilité". Sa position est soutenue par de nombreux Etats, notamment par les pays de l'Union européenne ou encore par les Etats-Unis. Joe Biden parle en effet d'une décision "justifiée", alors même que la CPI n'est pas reconnue par Washington.
Un mandat contraignant
pour Poutine ?
Ce mandat d'arrêt ne contraint pas Poutine à rester dans son pays. Dernièrement, il s'est rendu chez son allié chinois pour un déplacement diplomatique. Mais ses déplacements n'en sont pas moins limités. Le président russe ne peut se rendre dans les pays alliés à l'Ukraine, ou dans l'un des 123 pays où la CPI est reconnue, sans prendre le risque de se voir arrêter. L'arrestation de Poutine reste donc incertaine, malgré le mandat lancé par la CPI.
Une affaire de plus
pour la CPI
La CPI a déjà condamné pour les mêmes accusations que celles contre Poutine. Notamment l'ancien président de l'union des patriotes congolais, Thomas Lubanga,arrêté en 2006 pour avoir fait participer activement des enfants à des hostilités guerrières, ou Abd-Al-Rahman accusé de 31 crimes de guerre et crimes contre l'humanité, au Soudan dans les années 2000. Au total, la CPI a jugé 22 affaires pour crimes de guerre. Emma GODET,
Camille FLAHAUT.
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