Au royaume des idées reçues

Stéréotypes et préjugés ; des mensonges ou notre réalité ?
Les stéréotypes de genre n'épargnent personne (Crédit photo : Pexels - yazz davis)
Les femmes ne savent pas conduire, les hommes ne pleurent pas, les jeunes sont paresseux et les personnes âgées sont aigries. Tant de clichés que vous connaissez sûrement déjà, voire que vous pensez vous-mêmes. Des idées si profondément ancrées dans la société que nous ne les questionnons plus. Mais que signifient-elles ? D'où viennent-elles et influencent-elles vraiment notre quotidien ?
Les origines des clichés On suppose que les préjugés racistes sont arrivés à l'époque de la France coloniale, alors que les préjugés sexistes existeraient depuis aussi longtemps qu'on s'en souvienne. Au final, ces stéréotypes sont si enracinés dans notre société qu'il est difficile d'en déterminer l'origine.
Pourtant une chose reste sûre : ils sont naturels. En effet, nous sommes tous victimes des clichés, mais nous en sommes aussi tous responsables. Les stéréotypes sont des raccourcis que prend naturellement notre cerveau afin de trier les informations qu'il reçoit au quotidien pour ne pas être submergé.
Ainsi, plutôt que d'accepter la complexité de chacun, nous rangeons automatiquement les gens dans des cases. Or, bien que le procédé soit naturel, il n'en reste pas moins réducteur et peut être source de discriminations. De nombreux problèmes peuvent émerger de ces préjugés, et créer ce que l'on appelle la menace du stéréotype.
L'impact des préjugés Observée par Claude Steele et Joshua Aronson, deux sociologues américains, la menace du stéréotype est l'effet causé par les préjugés et clichés. Ils sont si présents dans notre quotidien qu'ils façonnent nos interactions avec autrui, et ont donc un impact direct sur la société.
Mais cet impact peut se révéler très néfaste pour les groupes visés. À l'école par exemple, on entend souvent dire que les garçons sont plus doués en maths et les filles en français. À force de répéter cette même idée, certaines filles pourraient douter de leurs compétences et décrocher en maths, donnant raison au stéréotype. Et l'inverse peut également être observé chez les garçons en français.
Ainsi, les préjugés représentent un véritable cercle vicieux, ou selon certains, une "prophétie auto-réalisatrice". De plus, bien que nous ayons tous des préjugés envers d'autres groupes de personnes, la menace du stéréotype provoque de l'auto-discrimination, et il est courant d'avoir des préjugés envers son propre groupe.
Des idées qui persistent Bien que les Français soient de moins en moins racistes et sexistes, les clichés et préjugés allant dans ce sens demeurent coriaces. Une étude du journal Le Monde révéla qu'en 2022 96 % des Français adhéraient à au moins un cliché sexiste, et qu'un Français sur deux croyait en un préjugé raciste.
Même si le fait d'avoir des préjugés soit naturel, il ne faut pas se laisser aller à la discrimination, car nous y passons tous. Les stéréotypes n'épargnent personne, qu'ils soient péjoratifs comme mélioratifs.
Ne soyez pas honteux de pleurer ou de ne pas réussir à vous garer, les stéréotypes ne vous définissent pas, ils existent simplement car notre cerveau ne conçoit pas la complexité d'autrui !
Clara BOUHOURD, T3.
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