L'année de tous les défis pour Erdogan

Près de 20 ans que le Président turc contrôle son pays. Aujourd'hui, les critiques s'accumulent. Erdogan et son régime sont-ils sur le point de s'effondrer ?
Le président Erdogan dirige la Turquie fermement depuis près de vingt ans (Crédit photo : Image par Gerd Altmann de Pixabay)
Nul n'a besoin d'être un expert en géopolitique pour comprendre l'importance des tensions entre le Président turc et les États européens.
Les prémices des tensions En effet, il existe de nombreux désaccords face aux politiques à dérives autoritaires qu'exerce Erdogan. Désaccords qui ne font que s'amplifier : au sujet de la question migratoire, des droits et libertés de chacun, du respect de la dignité humaine et d'une possible entrée de la Turquie dans l'Union Européenne.

Leurs conceptions de la démocratie sont véritablement différentes, si ce n'est totalement opposées. Et c'est précisément pour cette raison que les 27 refusent opiniâtrement que la Turquie devienne le 28ème pays à intégrer l'UE.
Une diplomatie à préserver Ce n'est pas pour autant que ceux-ci ne doivent pas entretenir un certain rapport diplomatique dû à certaines dépendances que l'Europe a envers la Turquie, à l'instar d'une dépendance migratoire. Effectivement, la Turquie permet la régulation de l'arrivée des réfugiés syriens au sud de l'Europe, en Grèce. Un accord au sujet de la crise migratoire avait été signé en 2016 entre les deux parties. La Turquie s'était engagée à contrôler plus strictement ses frontières afin de réguler l'immigration illégale. En échange, l'UE promettait de financer près de 6 milliards d'euros d'aides aux accueils des réfugiés sur le sol turc. C'est la raison pour laquelle l'Union Européenne a tout intérêt à perpétuer des relations convenables avec la Turquie.
Une crise économique d'une ampleur inédite Depuis près de deux ans, autrement dit depuis le début de la crise sanitaire que subit le monde entier, la Turquie tombe dans une dangereuse spirale. La crise sanitaire a naturellement entraîné une crise économique : explosion des prix de l’alimentaire, de l’énergétique, hausse du chômage, flambée de l’inflation, livre turque au plus bas…

Tel est le quotidien des Turcs. Leur colère silencieuse est-elle en train de faire sombrer la Turquie dans un gouffre et de mener à sa chute le président Recep Tayip Erdogan ?

Cette colère est-elle silencieuse par volonté ou par contrainte, car muselée ? L’objectif d’Erdogan n’est pas tant de diminuer la pauvreté que d’éviter la propagation de cette information. Selon les sources de l’Office National des Statistiques Turques, le taux d’inflation aurait atteint aujourd’hui près de 48 %. Chiffres qui sont d’ailleurs très controversés par les opposants au gouvernement en place et certains économistes car, selon eux, ces estimations seraient falsifiées et l’ampleur de cette crise serait deux fois plus importante.
Une crise gouvernementale Pourquoi le président turc tient-il tant à ne pas divulguer la vérité sur la situation économique de son pays ? Sûrement car cette conjecture pourrait mettre à mal sa politique et compromettre sa réélection en 2023.

L’année 2022 est donc celle de tous les défis pour Erdogan. Les répercussions de la crise dominent la campagne électorale et le courroux de la population se fait de plus en plus entendre. Seule la voix du peuple permettrait de rectifier l'injustice que celui-ci subit.

Les votes seront-ils un rempart pour la population face aux politiques restrictives d'Erdogan qui font tant souffrir la Turquie ?
Garance CAVELIER--CAHARD,
T1. 
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