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Les Mutilations Génitales Féminines, un combat permanent

D'après l'OMS, environ 3 millions de filles risquent de se faire exciser chaque année. Ce chiffre impressionant ne diminue toujours pas malgré les campagnes de prévention lancées par des Organisations internationales.
il faut stopper (Crédit photo : Marine Guelou)
Les Mutilations Génitales Féminines (MGF) désignent toutes les « interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme [...] à des fins non thérapeutiques » (OMS, 1997). Cette pratique, peu connue dans les pays occidentaux, est pourtant reconnue au niveau mondial comme une violation des droits des femmes à la santé, au bien-être et à l'autonomie. Les MGF sont le reflet d'une profonde inégalité des sexes mais aussi au faible accès à l'éducation dans les zones concernées.
Quels sont les risques ? Ces excisions sont souvent pratiquées dans des endroits non stériles avec des lames de rasoir ou des couteaux et ceci avec ou sans anesthésie. Les conditions sanitaires sont donc déplorables et beaucoup de complications peuvent survenir au moment de "l'opération" telles que des hémorragies,des infections, sans compter sur de sévères douleurs . Toutefois, les séquelles sur les femmes sont bien plus larges, elles se répercutent sur leur santé sexuelle, reproductive mais aussi psychologique. En effet, malgré leur jeune âge ne dépassant que très rarement les 15 ans, cet épisode reste marquant, et ce n'est pas étonnant. Aujourd'hui, il est estimé qu'environ 200 millions de femmes en vie ont subi cette excision.
Pour quelles raisons ? Les MGF sont exécutées pour différentes raisons selon les populations ou les pays. Certaines ont une connotation religieuse, en obligeant la femme à garder sa virginité. La MGF peut donc devenir une condition préalable au mariage, et donc forcer les parents à faire pratiquer cela sur leurs filles. Cependant, il y a un autre mobile prédominant. Il s'agit de la peur de l'exclusion. Cet acte est une vraie tradition ou un rite de passage aux yeux de nombreuses populations, ainsi une famille ne la pratiquant pas risque d'être mal vue. Il y a donc une réelle difficulté à éradiquer les MGF puisque les membres des populations sont entraînés les uns par les autres. Au Nigeria, par exemple, un peu plus d'une fille sur 4, dont la majorité font partie des populations les plus pauvres,se fait opérer.
Des solutions ? C'est donc dans ce contexte que l'UNICEF tente désormais de combattre ce fléau avec des missions de prévention plus large afin d'englober une population entière et diminuer l'effet de groupe. Très investies dans cette mission, l'UNICEF alliée avec l'UNFPA ont comme objectif d'éradiquer ou tout du moins de réduire significativement le nombre de MGF d'ici 2030. Toutefois ceci semble être assez compliqué à cause de la croissance démographique des 30 pays la pratiquant. C'est pourquoi, depuis 2012, l'UNICEF a instauré une journée internationale de tolérance zéro à l'égard des MGF. Celle-ci a lieu le 6 février et a pour but d'en promouvoir l'élimination.
Et en France ? En France, même si le sujet est très peu abordé, l'Unicef a recensé environ 53 000 femmes ayant subi ces mutilations. Ce chiffre, très élevé pour un pays développé, ne cesse d'augmenter. En effet, la migration de populations vers l'Europe a fait croître la pratique de cette tradition sur ce continent aussi. Il est estimé que 5 % des femmes subissant des MGF vivent en Europe. Pour vaincre cela la France considère cet acte comme une infraction pouvant être sanctionnée de 10 ans d'emprisonnement et de 150.000 euros d'amende (article 229-2 du code pénal). Elle a aussi mis en place un protocole de chirurgie réparatrice depuis 2003 qui est remboursé.
Marine GUELOU P4
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