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Voyage en Pologne, un écho à l'actualité

Entre augmentation des actes antisémites et explosion de la popularité de L'AFD (Alternative Pour l'Allemagne), ce voyage aborde les risques de la haine et les conséquences qu'elle a eues par le passé.
Barraque d'Auschwitz (Crédit photo : Liselotte Pézier)
Durant le mois de mars, les classes de terminale ont eu l’occasion de se rendre en Pologne. Elles ont pu visiter les restes de l’histoire effroyable de ce pays lors de la seconde guerre mondiale.
Les visites d’Auschwitz et Auschwitz-Birkenau mais également du ghetto de Cracovie et du quartier juif ont permis de se rendre compte de l’horreur vécue, par les populations juives notamment, à cette époque mais aussi, qu'avant l'invasion allemande, les populations cohabitaient bien.

Ce voyage fait involontairement et malheureusement écho au nombre grandissant d’actes antisémites en France en 2023.
1 676, c’est le nombre consternant d’actes antisémites commis l’an dernier. Ces gestes sont d’autant plus marquants en ayant connaissance du génocide passé.
Ces violences se caractérisent par des atteintes aux personnes donc des violences physiques mais aussi verbales avec des propos et des gestes menaçants.
Une Europe qui s'extrémise La montée en puissance de ces idéologies est également visible grâce à une affirmation de la popularité des partis d'extrême droite en Europe. À la veille des élections européennes, ils sont majoritaires dans les sondages. Ils sont également très présents dans les pays d'Europe. Que ce soit en Italie avec Giorgia Meloni, ou encore en Hongrie, en Slovaquie et en Suède.
Qu'en est-il de l'Allemagne ? Ce phénomène s'illustre également avec l'escalade politique de l'AFD, le parti d’extrême droite allemand Alternative Pour l’Allemagne. Des liens entre une mouvance néo-nazie autrichienne et certains membres du parti ont récemment été révélés.
Or, ce parti, en pleine ascension apparaît dans les sondages comme la deuxième force politique allemande. Il se place même devant le parti socio-démocrate du chancelier actuel Olaf Scholz.
En décembre 2023, le parti passe un cap symbolique car l’un de ses membres, Tim Lochner, est élu à la tête de la ville de Pirna. Ville de 40 000 habitants, c’est la première fois depuis longtemps que l’extrême droite affirme sa notoriété dans une ville de cette taille.
Ce parti prône fièrement ses idées eurosceptiques, nationalistes, conservatrices, antiféministes, anti-islam, climato-sceptiques dans ses programmes électoraux. Les idées principales véhiculées sont une volonté de faire sortir l’Allemagne de l’union européenne mais aussi d’appliquer une politique migratoire sévère.
L’ascension de ce parti suscite une crainte chez une grande partie des citoyens qui, qu’ils aient vécu sous le régime nazi ou non, appréhendent une reproduction de la politique hitlérienne basée sur les mêmes idéologies. Des soulèvements s’organisent et se répètent en Allemagne afin de protester face à l’expansion de l’extrême droite. Deux millions de personnes ont participé à un total d’environ 500 rassemblements à travers le pays.
Une ampleur jamais atteinte en Allemagne lors d’un soulèvement face à l’extrême droite. Il en va même de l’inédit lorsque Olaf Scholz, le chancelier allemand se joint au cortège.
Ces mobilisations sont basées sur l’enquête de Correctiv, un site d’investigation. Il révélait qu’une réunion secrète rassemblant des néo-nazis, des responsables du mouvement identitaire autrichien et des élus de l'AFD s’était tenue en novembre 2023, près de Berlin. Les discussions à l’ordre du jour : la « remigration », donc le renvoi de millions de personnes étrangères et d'origine étangère installées en Allemagne vers l’Afrique du Nord.
La popularité de ce parti auprès des citoyens inquiète donc au regard des ses relations avec des groupes néo-nazis. Pour une partie du peuple allemand culpabilisant encore pour les actions commises pendant la seconde Guerre Mondiale, la peur de retomber dans un modèle s’en approchant de plus en plus se fait ressentir.
Les inquiétudes se font d'autant plus fortes que le parti ne dément pas ses liens proches avec les idéologies néo-nazies.
Pourquoi cette montée de la haine ? Les idées antisémites grandissantes peuvent trouver une explication dans la relance du conflit Israël-Hamas. C’est ce qu’en disent les chiffres, sur les 1 676 actes antisémites recensés en France en 2023, 1 159 ont eu lieu après le 7 octobre, date de l’attaque du Hamas contre Israël.
Des leçons à tirer du passé Des interrogations naissent de fait : pourquoi risquer de reproduire des erreurs passées ? Pourquoi n’a-t-on pas tiré de leçons de la souffrance passée ? Pourquoi la haine renaît-elle après le traumatisme que fut le génocide ?
Alors, le voyage en Pologne et la visite des lieux emblématiques, mettant en évidence la barbarie des hommes est un rappel qui s’avère peut-être nécessaire afin de prôner la tolérance et la bienveillance, et de faire de l’Histoire une leçon pour toujours.
Liselotte PÉZIER.
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