"Le Havre me manque"

Interview au QG de campagne d'Edouard Philippe le 22/02/2020 (Crédit photo : Sébastien Valentin)
Interview
Édouard Philippe, Premier ministre de la France

Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous lancer en politique ?
L'envie de vivre, de faire des choses que j'avais lues dans les livres. J'aimais les livres d'histoire, j'aimais les gens qui prenaient des décisions pour leur pays. J'avais envie de faire comme eux.

Comment avez-vous vécu la transition de la Mairie du Havre à Matignon ?
Brutalement, car je ne m'y attendais pas. Quand le Président de la République m'a proposé de devenir Premier ministre, ma première réaction a été la trouille. C'était comme sauter d'une falaise. Puis je me suis lancé et j'ai appris.

Pensez-vous rester à Matignon jusqu'en 2022 ?
On est Premier ministre tant que le Président vous fait confiance, que la majorité à l'Assemblée vous soutient et que vous êtes à l'aise avec ce que vous faites. Si l'une de ces conditions s'arrête, il faut arrêter. Je ne sais pas quand ça s’arrêtera, mais ça s'arrêtera un jour. Et ça n'est pas grave.

Et si ça ne tenait qu'à vous ?
Franchement, si ça s'arrêtait demain, ça m'irait aussi (rires).

Comment jugez-vous votre bilan de Premier ministre ?
C'est trop tôt pour répondre. Il y a des réformes, peut-être pas très populaires, mais dont je suis certain qu'elles produiront des effets. En fait, je ne me pose pas tellement cette question. Un jour je me la poserai, quand ça sera fini. Et alors, je me la poserai longtemps.

Est-ce que Le Havre vous manque ?
La mer me manque, ma mère me manque. Le Havre aussi. Parce que j'aimais être maire et j'aimais bien la vie que j'avais ici. Mais ça n'est pas un regret, parce que je viens souvent le week-end. Et aussi parce que j'aime ce que je fais.

Comment jugez-vous votre bilan à la tête du Havre ?
Quand je croise les Havrais, ils trouvent que ce qu'on a fait va plutôt dans le bon sens. J’ai été très fier de faire une politique de la lecture, de créer le festival Le Goût des autres, de refaire le quai Southampton. Il y a beaucoup de décisions dont je suis fier.

Quel est votre rapport à la littérature ?
J'ai grandi dans une maison où les livres étaient vénérés. Mes parents étaient profs de français. On n’avait pas la télé, on lisait beaucoup. Une de mes idées du bonheur, c'est de m’asseoir quelque part avec un bon livre.

Et la boxe ?
C’est un beau sport qui permet de se découvrir soi-même. On apprend à maîtriser sa peur, son souffle, sa force. Ça donne confiance en soi, et en même temps, ça rend humble. Parce qu'il y a toujours plus fort que soi. Je la pratique toujours le dimanche matin.

Parlez-nous de votre collection de boutons de manchette.
J'en ai plus de 200 paires. C'est l'un des rares attributs de la fantaisie qu'un homme peut porter. Je dois avoir 6 ou 7 paires qui évoquent Le Havre.
Propos recueillis par
Célya Hénaut, Cyprien Valentin
et Edouard Bachellier, 2C
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