"Soigner, accompagner, prévenir"

Laurence Routel et Catherine Erny (Crédit photo : Aurélie Chardey)
Interview
Catherine Erny et Laurence Routel, infirmières scolaires

Votre métier a-t-il changé avec la Covid ?
C.E.
Nous faisons des choses que nous ne faisions pas auparavant. Nous avons complété nos pratiques, notre objectif reste le même : soigner, accompagner, prévenir.
L.R. On fait beaucoup plus d’administratif, nous intervenons davantage auprès des élèves et des personnels dans le cadre de la prévention.

Qu'avez-vous mis en place à l'infirmerie ?
C.E.
Nous faisons très attention à l'hygiène. Nous appliquons les règles qu'on demande à chacun. Nous utilisons des draps à usage unique, nous portons des gants. On se lave les mains après chaque patient. Nous prenons la température de tous.

Y a-t-il beaucoup de cas ?
C.E.
Beaucoup de cas contacts. Ça s'était calmé en décembre. Là, ça repart en flèche. On a vu les conséquences d'un relâchement de certains gestes barrières lors des réveillons.

Comment se comportent les élèves face au virus ?
C.E.
On constate du relâchement sur les gestes barrières : des jeunes qui se serrent la main, se font la bise. Les gestes barrières qui, au départ, étaient bien compris, se délitent. Il y a une lassitude qui s'installe et une vigilance qui se perd.

Les élèves sont-ils inquiets ?
L.R.
C’est assez partagé. Ils ne se sentent pas toujours visés par les formes graves.
C.E. On a l'impression qu'ils sont moins concernés qu'avant Noël où il y avait le souci des grands parents. Ils ne se rendent pas compte qu’ils peuvent mettre d'autres personnes en danger. Il y a beaucoup d'élèves avec des pathologies invisibles.
Que pensez-vous des vaccins de la Covid ?
L.R.
Cela nous permettra peut-être de reprendre une vie normale, d'avoir de nouveau des projets, une vie sociale, même s’il faudra du temps pour vacciner tout le monde. A mon avis, il faudra toujours conserver les gestes barrières.
C.E. Je suis vaccinée parce qu'en tant que soignante, c'est important de donner l'exemple et de dire qu'il faut avoir confiance.

Seront-ils accessibles au lycée ?
L.R.
Je ne sais pas, les conserver est compliqué. Il faudrait un médecin présent lors de l’injection, l’accord de l’élève et de ses parents.
C.E. On n’a aucune visibilité en médecine scolaire. J'espère que ce sera possible pour les professeurs à risques. Et ensuite, pour les jeunes.

Le variant anglais du virus vous inquiète-t-il ?
L.R. Oui, car visiblement la contamination est plus importante, les masques en tissus sont moins efficaces. D'autant que ce ne sera sans doute pas le seul variant.
C.E. Je me dis que quand il va arriver, le risque de propagation sera énorme. Ce qui est inquiétant, ce n’est pas tant sa gravité que le nombre de personnes qui seront atteintes. En tant que soignante, je n'oublie pas mes collègues de réanimation qui vont devoir soigner toutes ces personnes.
Questions proposées par
C. Valentin, 1STMGA - Propos recueillis par C. Mouzarine, 2B, M. Dahoui et C. Delamotte, 2EB
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