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Louise a réalisé un film sur la Résistance
Louise Ledieu, une ancienne élève de Saint-François-d'Assise, a réalisé le film « Sur les pas de l'Histoire » qui parle de la résistance en Vendée. Nous lui avons posé quelques questions...


En troisième, j’ai trouvé ce concours très intéressant. Cependant, en seconde, j’étais la seule du lycée à y participer. J’ai donc proposé au lycée de coordonner le concours. Durant ce concours, on a fait un premier film : “Sur les pas de la résistance vendéenne" , disponible sur YouTube, C'est une interview de Jacqueline Dervieux, une résistante aujourd'hui centenaire, qui s'est engagée dès l'âge de 17 ans. Elle est la fille du résistant Maxime Derveiux, chef dans la résistance vendéenne. J’ai beaucoup aimé réaliser ce témoignage.
L’autre raison est que lorsque je suis partie en études supérieures, j’ai réalisé qu’il me fallait un projet. La première fois que j’ai appelé Jacqueline, lorsque j’avais 14 ans, j’ai raccroché en disant : « Un jour, je ferai un film sur vous ».
Quelle a été la plus grande difficulté du tournage ? La plus grosse difficulté, c’est de gérer les équipes, car chacun arrive avec ce qu’il a envie de faire et comment il veut porter le projet. Il faut, donc, mettre tout le monde d'accord. Mais, c’est compliqué, car nous avions tous la vingtaine et nous avions tous un projet annexe. De plus, nous étions plusieurs à travailler dessus.
Il y a aussi les aléas météorologiques. Un soir, nous étions dans les marais avec du brouillard. Nous n'avons malheureusement pas pu tourner la scène que nous voulions. Nous avons, donc, dû changer cette scène en une magnifique scène de fusillade.
Pouvez-vous résumer votre film en quelques mots ? C’est un film documentaire sur la résistance en Vendée, construit sur deux grands axes. Le premier est un témoignage brut fait par des résistants vendéens, le second est une reconstitution historique.
Ce film est important, car il participe au devoir de mémoire. Il est diffusé devant les publics scolaires. Il permet de rappeler qu’il ne s’est pas rien passé en Vendée et que l'histoire de la Vendée ne se résume pas aux guerres de Vendée qui ont eu lieu durant la Révolution.
Souhaitez-vous réaliser d’autres films ? Non, je ne veux pas m'orienter dans ce secteur-là. Grâce à ce film, j’ai pu savoir ce que je voulais faire, c'est à dire travailler dans l'événementiel et la logistique. Cela fait huit ans que je fais de l’audiovisuel, cela m’a bien sûr appris plein de choses, mais je ne souhaite pas continuer.
Êtes-vous satisfaite des retours ? Oui, on a eu des super retours. Le meilleur est celui de Jacqueline Dervieux, qui était là lors de l’avant-première, et qui a adoré le film. On a eu des retours très positifs de la part des professeurs qui trouvaient que c’était un film très adapté pour les collégiens et les lycéens. De plus, en général, le public ne s’est pas ennuyé. Nous avons eu de très bons retours aussi bien de la part des professionnels que du public. Le film a été présenté à l'Institut catholique de Paris.
Que diriez-vous à une personne qui voudrait, comme vous, réaliser un film ? Je lui conseillerais, d'abord, de s’armer de patience et de volonté, cela peut paraître bête. Cependant réaliser un film, c’est long mais extrêmement chouette à faire. Ensuite, que c’est normal, parfois, d’avoir envie de tout arrêter, car cela ne se passe pas comme on le voudrait.
En réalité, quand tu réalises un film, rien ne se passe comme prévu, mais ce n'est pas grave. Il est aussi primordial de bien s’entourer, car on ne fait pas un film avec ses dix doigts, et de se mettre en tête que tout n’est pas faisable et qu'il faut faire avec les aléas.
Un dernier conseil qui s’applique pour tous les jeunes voulant se lancer dans un projet quel qu’il soit : si quelque chose est important pour vous, lancez-vous et tentez. Au pire, cela n’aboutira à rien, mais au moins vous aurez essayé.
Regardez-moi : j’ai commencé ce film sans diplôme, sans avoir mis un pied dans l'audiovisuel. Je voudrais finir ce conseil avec une citation de Corneille : “Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années."
Comment avez-vous trouvé les membres de votre équipe de tournage ? Les avez-vous recrutés vous même ou bien d’autre personnes s’en sont-elles chargées ? Nous étions deux à la tête du projet : Margot qui est la réalisatrice a travaillé sur l’aspect scénario, recherche, et moi j'étais la productrice. C’est donc moi qui me suis chargée de trouver les équipes.Cela s'est passé en trois phases. La première phase consistait à trouver l’équipe technique, donc un(e) costumier(e), un(e) chargé(e) de communication, un(e) réalisateur(rice).
La deuxième phase était de recruter des historiens. J'ai choisi un professeur dont j’avais étudié les livres lorsque j’étais en prépa Sciences Po. La troisième et dernière phase était de trouver les acteurs. Pour ce faire, j’ai lancé un appel à casting sur les réseaux sociaux. Ensuite, nous avons fait des visios afin d’expliquer aux acteurs ce qu’était le film et en quoi il consistait. Nous avons, enfin, constitué un casting complet au bout d’un mois et demi de recherches.
En réalisant ce film, quels messages voulez-vous faire passer au public ? Je ressors la phrase que j'ai donnée au Figaro : “Ce fut comme l’humain se révèle dans ce qu’il est capable de faire de meilleur dans le plus chaos total”. Ce film est un moyen de se questionner. Je voulais aussi prouver qu'il ne s’est pas rien passé en Vendée lors de l’occupation nazie.
Les témoignages des résistants présents dans le documentaire sont précieux. Je voulais aussi montrer que l’on peut tous faire, du moment où l'on sait compter les occasions. Si le lycée est intéressé pour diffuser ce film qu'il n'hésite pas à me contacter, je serais ravie.
Mathilde MENIER, première A.