Raphaël Pitti de la guerre à l'humanitaire

Venu donner une conférence à Saint-François-d'Assise, il parle de l'Ukraine et d'Israël.
Raphaël Pitti. (Crédit photo : Lou-Anne Martineau)
Quel est votre parcours ? J’ai eu un parcours essentiellement militaire. Je suis maintenant médecin militaire spécialisé dans l'anesthésie réanimation. J’ai beaucoup voyagé avec l’armée, souvent dans des zones de guerre comme au Liban. Mon parcours est, donc, rattaché à la médecine d’urgence et de catastrophes. J’enseigne d’ailleurs ces pratiques. J’ai quitté l’armée en 2004, pour m’orienter dans le civil. C’est là que j’ai commencé mes actions humanitaires avec une ONG nommée UOSSM (1) pour des opérations en Syrie.
Formateur de soignants ukrainiens Durant vos interventions, avez-vous remarqué des différences entre les conflits syrien et ukrainien ? Au départ, il n’y avait pas de différences entre ces conflits. C’est la raison pour laquelle nous sommes intervenus en Ukraine après avoir été témoins des pratiques et bombardement russes de 2015 en Syrie. Je me suis déplacé personnellement aux affaires étrangères pour les prévenir des méthodes d’attaque russes et des conséquences sur les populations civiles.
Comment fonctionne votre centre de formation pour les soignants ukrainiens ? Il était important pour nous de former le personnel soignant ukrainien, car il est au cœur des afflux de victimes et des bombardements. La médecine de guerre étant très particulière, il était nécessaire de les former. Nous avons dupliqué ce que nous avions fait en Syrie. Soit l’ouverture de centres de formation, la mise en place de cours que nous avons adapté. Nous formons actuellement sur la zone de Kharkiv.
Comment réagissez-vous face à des gouvernements qui bloquent les couloirs humanitaires ? Cela est, en effet, un gros problème que l’on rencontre parfois. Il faut savoir que le rôle du médecin humanitaire n’est pas simplement de soigner les populations, il est, en même temps, un témoin de ce qu’il voit. Il a pour devoir de dénoncer, comme nous l’avons fait dans les médias et auprès des hommes politiques.
Avez-vous un mot sur les événements en Israël où la population civile est touchée ? Je suis extrêmement touché. Ce sont encore les populations civiles, les innocents qui payent. Je pense qu’il aurait mieux fallu que le Hamas s’attaque à des casernes, à l’armée Israélienne qui est pour eux une armée d’occupation mais pourquoi les civils ? Maintenant, le gouvernement Israélien va vouloir se venger et c’est encore la population de Gaza, les Palestiniens qui vont en souffrir. C’est une chose qu’il faut savoir condamner, on ne peut pas s’en prendre aux innocents.
Lou-Anne MARTINEAU,
terminale H
et Chloé BRETAUD, terminale I


(1) UOSSM : Union des organisations de secours et soins médicaux.
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