Journalistes : ces voix par-delà les murs

Le métier de journaliste en tant de guerre est très dangereux voire impossible.
Zaya Spetova (à gauche), Grégory Rayko (modérateur), au centre, Antoine Bernard (à droite) (Crédit photo : Lycée Georges Brassens)
Pour débattre du métier de journaliste en temps de guerre, étaient invités différents intervenants : Antoine Bernard (directeur de Reporters Sans Frontières, RSF) Zaya Spetova, journaliste à la Novaïa Gazetta, qui ne peut plus publier en Russie, Dem Gataïev, journaliste de la chaîne d'information russe DOJD et Zach, un caricaturiste philippin.

Actuellement il y a une "épidémie" d'emprisonnement des journalistes : 572 journalistes détenus dans le monde, selon le décompte effectué par Reporters Sans Frontières et un triste record pour la Chine où 110 journalistes sont en détention. Antoine Bernard ajoute qu'il y a un dénigrement de ce métier. "Aujourd'hui grâce au numérique ou plutôt à cause du numérique, les fausses informations circulent six fois plus vite que les vraies informations sur les réseaux sociaux."
Quelle est aujourd'hui la situation en Russie ? Zaya Spetova et Dem Gataïev sont en mesure de témoigner de la situation des journalistes en Russie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine. Beaucoup de journalistes ont fui la Russie de peur des sanctions du Kremlin. Ceux qui travaillent encore sur place sont sous couverture grâce à Reporters sans frontières.
Le journaliste Dem Gataïev présente DOJD ("la pluie", en russe) comme une chaîne d'information indépendante et il souligne que même si le site officiel de DOJD a été fermé par les services russes il n'a jamais cessé de diffuser ses informations sur YouTube.
Grâce à Telegram et à un VPN il est toujours possible de s'informer correctement en Russie.
Depuis le début de la guerre en Ukraine DOJD a connu une explosion d'abonnés et de vues sur YouTube (plus de 25 millions de vues et plus de 3 millions d'abonnés).
Les journalistes face à de nombreux murs. Plusieurs types de murs rendent le travail de journaliste difficile en temps de guerre : il y a le mur de prison comme on l'a expliqué d'entrée ; le mur du dénigrement par des plaintes abusives ; le mur législatif avec des lois iniques, mais aussi le mur de l’occultation comme le fameux secret défense qui entrave toute enquête journalistique.
Sans oublier le mur numérique de la désinformation mis en avant avec l'intervention de Dem Gadaïv.
Eric POCHON.
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