Avocat en droit des affaires

Ancien élève du lycée, Pierre-Marie Rondel a obtenu son bac S en 2008.
Maître Pierre-Marie Rondel. (Crédit photo : Pierre-Marie Rondel)
Des souvenirs du lycée ? C'était un lycée de taille modeste où nous nous sentions protégés mais certainement pas coupés du monde ! De nombreux voyages et échanges étaient organisés et nous étions régulièrement impliqués dans les associations et les décisions du lycée.

Vous souvenez-vous de certains professeurs ? Oui bien sûr. J'ai de très bons souvenirs. J'ai en mémoire les TP de physique-chimie avec M. Bouédo. Il nous expliquait avec pédagogie les tenants et aboutissants des expériences que nous faisions. Je me souviens des cours de français avec Mme Le Berre et notamment de l’étude de Phèdre de Racine, ou d'En attendant Godot de Samuel Beckett. Mme Thomas, professeur de mathématiques quant à elle, ne désespérait pas de me faire comprendre les limites de fonctions ! C'était une équipe pédagogique complémentaire et particulièrement impliquée.

Quelles études avez-vous suivies ? Je me suis inscrit en licence de droit à la faculté de Rennes 1. Durant les trois premières années, les matières sont générales. Nous passons du droit de la famille, au droit pénal ou encore au droit commercial. Après je me suis inscrit en Master 1 et 2 droit des affaires.
C’est à partir du Master 1 que l’on commence à se spécialiser. Personnellement, c’est vers le droit des affaires que je me suis orienté. Il regroupe à la fois le droit des sociétés mais également le droit commercial et les procédures collectives. J’avais aussi à cœur de passer le concours d’avocat. Cette profession revêt des principes d’indépendance, d’humanité qui me correspondaient.
A la fin du Master 2, je me suis donc inscrit dans un Institut d’Études Judiciaires (IEJ) afin de préparer durant un an l’examen d’entrée à l’Ecole des Avocats (CRFPA). C’est un examen assez difficile, le taux de réussite est assez faible (35 % environ).
Après l’obtention de cet examen, j’ai rejoint l’École des Avocats du Grand Ouest. La formation de 18 mois est ponctuée de nombreux stages en juridiction et un stage final de 6 mois dans un cabinet d’avocats. Nous apprenons à plaider, à gérer un cabinet d’avocats, à appréhender la relation avec le client ou encore à conclure dans un dossier (les conclusions que nous déposons devant le juge).
A l’issue de ces 24 mois d’école, nous passons un dernier examen, le Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA) et une épreuve importante, la déontologie. En effet, la profession d’avocat est régie par des règles déontologiques importantes que nous nous devons de respecter chaque jour.
En quoi consiste votre travail ? J’ai prêté serment en décembre 2018 en prononçant la fameuse phrase : « Je jure d’exercer mes fonctions avec Dignité, Conscience, Indépendance, Probité et Humanité ». Je suis aujourd’hui avocat collaborateur en droit des affaires dans un cabinet rennais et donc inscrit au barreau de Rennes. Mon travail consiste à conseiller les entreprises et les chefs d’entreprises sur leurs opérations de croissance interne ou externe. Je peux les défendre également en cas de contentieux où je peux plaider devant les juridictions et principalement le Tribunal de Commerce. J’assiste les clients dans leur prise de décisions et nous négocions également lors des opérations de cession de leur entreprise.
Nous nous déplaçons régulièrement en rendez-vous clients et nous les recevons au cabinet. C’est un métier qui impose de s’adapter rapidement. Je peux être à Paris le matin et de retour à Rennes dès le début d’après-midi.
J’exerce en libéral, ce qui signifie que je ne suis pas subordonné à un contrat de travail. Je paye donc mes charges et dispose d’un bureau au sein du cabinet dans lequel j’exerce. Mais il y a aussi des avocats qui exercent comme salariés.
Les premières années, nous effectuons des permanence garde à vue. Nous assistons les personnes lors des premières heures de leur garde à vue dans un commissariat. C’est un droit pour chacun d’être défendu par un avocat. Je suis également chargé d’enseignement en droit de la famille à la faculté de droit de Rennes.
Quelles sont les qualités nécessaires à l'exercice de votre métier ? Il faut être curieux. Il est toujours intéressant de découvrir un point de droit ou une nullité que personne n’a vue et qui permettra de faire tomber la procédure en cours.
Il est nécessaire d’être disponible pour notre client. Nous représentons ses intérêts et nous nous devons de lui assurer un conseil précis et indépendant.
C’est un métier accaparant et les journées de l’avocat sont parfois longues. Il faut aimer l’oralité, mais pas de panique, tout cela s’apprend au fur et à mesure des années. J’encourage les futurs étudiants à s’inscrire dès la première année de droit à des concours d’éloquence qui sont organisés dans les facultés et où les étudiants s’affrontent lors de joutes verbales mémorables sur des sujets souvent atypiques.
Il faut enfin être à l’aise dans la rédaction car l’avocat rédige de nombreux actes (assignation, conclusion, protocole de cession..).
Quelques conseils  ? La première année de droit est difficile. A la fac, il y a peu d’examens (un examen blanc dans chaque matière et c’est tout ! ). Il faut donc faire preuve de beaucoup d’autonomie. D’autant plus que la présence aux cours magistraux n’est pas obligatoire mais évidemment fortement recommandée !
Enfin, il ne faut pas hésiter à frapper à la porte des cabinets d’avocats pour un stage de découverte. Nous recevons souvent des collégiens pour le stage d’observation de 3ème et évidemment de nombreux étudiants en droit, mais plus rarement des lycéens qui ont pourtant toute leur place.
Propos de Pierre-Marie Rondel recueillis par Valérie Hérault.
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