Journaliste-radio à Europe 1

Jean-Jacques Héry est un ancien élève du lycée. Il a obtenu son bac S en 2003.
Jean-Jacques Héry dans les studios d'Europe 1. (Crédit photo : Jean-Jacques Héry)
Quels sont tes souvenirs de professeurs ?
Nous avions la chance d’avoir des professeurs à l’écoute, ouverts à la discussion et qui savaient dire et montrer aux élèves quand ils s’engageaient dans la mauvaise direction. L'équipe pédagogique, avec le recul, me semblait très impliquée dans son travail. Bref, les enseignants faisaient tout pour mettre les élèves dans les meilleures conditions possibles. Ce sont des réflexions que l'on se fait après ! L'enseignement que j'ai reçu m'a surtout permis d'être un minimum "armé" pour pouvoir poursuivre des études qui n'avaient plus de lien avec le bac scientifique que j'avais passé.
Quelques souvenirs du lycée ?
Je crois qu'avoir fait ses études dans ce lycée-là, à ce moment-là était une chance. On le voyait souvent comme le lycée "privé" avec moins de libertés accordées aux lycéens que dans le "public". Mais ce cadre ne nous empêchait pas d'y passer de bons moments.

"Avoir fait ses études dans ce lycée-là, à ce moment-là était une chance"
Les souvenirs qui reviennent en vrac : le chemin à parcourir tous les jours à l'époque à pied pour descendre au self, les heures de sports réservées aux Terminales S le vendredi soir. Aujourd'hui, je suis encore en contact avec un certain nombre de lycéens de l'époque, même si chacun est parti vivre un peu partout maintenant.
Le lycée en quelques mots 
Evidemment un établissement où l'on passait beaucoup de temps. On commence un peu à se former intellectuellement et socialement, et à s'ouvrir aussi, même si, je pense, l'essentiel a lieu après. On tâtonne encore un peu avant de prendre les premières décisions importantes, notamment en matière d'orientation.
Quelles études as-tu suivies après le bac ?
J'ai fait une prépa lettres hypokhâgne (un an) au lycée Renan à Saint-Brieuc. Puis, je suis entré à l'IEP de Lyon (Institut d'Etudes Politiques), c'est un Sciences-Po de province qui donne un diplôme en 5 ans. J'ai poursuivi deux ans en école de journalisme à Paris (CFJ : Centre de Formation des Journalistes). J'ai fait ma dernière année de l'IEP en même temps que ma première année du CFJ.
Quelles sont les étapes de ta carrière ?
Je suis reporter radio depuis ma sortie d'école en 2010.
J'ai débuté comme reporter pigiste au sein de différentes radios (RFI : Radio France Internationale, Réseau Radio France - France Bleu, France Culture, RTL, RMC Info).
Fin 2012, je suis parti au Vietnam en tant que journaliste Freelance correspondant pour RFI à Hanoï en collaboration pour d'autres médias (France Inter, France Culture, Le Mouv, Radio Vatican, Radio Suisse Romande, Radio Canada, Alternatives Internationales ...). Je suis rentré en France à la fin de l'année 2013.
Puis j'ai travaillé à Paris en tant que pigiste et j'ai ensuite intégré la rédaction d'Europe 1, où je suis reporter à temps plein depuis mai 2014.
En quoi consiste ton métier actuel ?
Le reporter radio par définition part en reportage. Il est dehors à suivre les gilets jaunes, en Allemagne de l'Est quand il y a des manifestations nazies ...
Il suit l'actualité. Je ne présente pas les journaux, mais je pars avec mon Nagra (enregistreur radio), et j'enregistre des sons, que je dérushe, que je monte. En parallèle, j'écris le texte de mon reportage puis je l'enregistre. Je mixe ensuite le texte enregistré avec les sonores, les ambiances. Le tout donne un "reportage" qui sera diffusé à l'antenne dans les journaux de la rédaction d'Europe 1.
Tout se fait soit directement sur l'ordinateur soit au Nagra. J’envoie le tout depuis l’extérieur quand je suis sur le terrain. Si je fais du "desk", tout se passe à mon bureau, devant mon ordinateur puis dans le studio.
Est-ce un défi de passer en direct à l'antenne ?
Ce n'est pas vraiment un défi, ça fait partie du travail. Il faut aller très vite dans tout ce que l'on fait. Le journal est à une heure fixe et c'est un compte à rebours permanent. Les sons doivent être montés, le texte écrit. Oui, c'est stressant, mais de moins en moins avec l'habitude. On ne s'y prépare pas. En en faisant régulièrement, on est plus efficace et plus à l'aise.
Quelles sont les qualités nécessaires à l'exercice de ton métier ?
Il faut avant tout une adaptabilité express et une grosse réactivité, parce qu'on ne sait jamais exactement (voire pas du tout) sur "quoi on va tomber". On couvre des choses mouvantes et cela demande une grande attention au moment où l'on tourne (sur les terrains difficiles notamment) et à ce que l'on dit dans l'écriture après avoir tourné. Il faut aussi savoir que la matin on ne sait jamais ce que l'on va faire de notre journée et qu'il est possible de se retrouver dans un avion le soir même pour partir à l'étranger. Cela n'arrive évidemment pas tous les jours mais il n'y a pas de règles. On est par définition dans l'imprévu.
Je ne parlerai même pas de "savoir parler anglais", tant la question ne se pose plus aujourd'hui.
Quelques conseils à donner aux élèves, au niveau des études pour réussir sa vie professionnelle ?
S’écouter, ne pas hésiter à se chercher un peu en route si on n'a pas envie de suivre une voie toute tracée en ce qui concerne les études. On se construit de tout et tout le temps. Il faut parfois savoir écouter, et parfois pas du tout. Le plus compliqué c'est de savoir quand faire l'un ou l'autre. Il faut surtout savoir se laisser de la liberté.
Propos de Jean-Jacques HERY
recueillis par Valérie HERAULT.
Connexion à la salle de rédaction numérique (SRN)
Se connecter

N'utilisez pas cette fonctionnalité si vous utilisez des postes partagés

 
Mot de passe oublié