Imane Ayissi, l'esthète en haute-couture

Véritable architecte du vêtement, il a réussi à s'imposer face aux plus grands et à devenir le premier designer africain durant la Fashion week de Paris.
Imane Ayissi, créateur de mode et mannequin camerounais. (Crédit photo : Franco237, via Wikimedia Commons – Licence CC BY-SA 4.0)
Né dans une famille d'artistes, le jeune Imane Ayissi, originaire de Yaoundé, au Cameroun, commence sa carrière comme danseur au ballet national du Cameroun.
Très prometteur, en 1991, lors d'une tournée en France, il découvre des opportunités pour poursuivre ses objectifs à Paris, et tenter l'aventure européenne.
Une mère inspiranteAprès de nombreuses difficultés, il réussit à se construire une carrière dans le mannequinat pour des grandes marques de luxe, telles que Dior, Lanvin, Yves Saint Laurent mais également Valentino, un don hérité dès l'enfance par sa mère, première Miss Cameroun après l'indépendance. Elle sera d'ailleurs sa première muse, et à l'origine de son rêve de création et de la valorisation de la femme noire. Imane Ayissi se met désormais à rêver plus grand : il veut devenir couturier.
Entrée dans le prêt-à-porterMalgré son manque de moyens, il commence à confectionner près de 120 pièces avec du tissu provenant du marché et une machine à coudre rudimentaire. Ses premières créations présentaient déjà des influences africaines à travers leurs motifs et leurs coupes, associées à l'élégance française. Sa première apparition publique en tant que designer aura lieu dans les rues de Paris, où il exposera sa toute première collection. Ce défilé sauvage marquera le début d'une ascension fulgurante pour Imane Ayissi.
À partir de 2020, Imane Ayissi marque un nouveau tournant dans sa carrière : il devient le premier Africain subsaharien à être invité au calendrier officiel de la Haute Couture de la Fashion week de Paris.
Il obtient alors une reconnaissance majeure dans le monde de la mode et porte également haut ses revendications concernant sa vision du stylisme.
Il souhaite promouvoir une meilleure représentation du savoir-faire africain, en misant sur des textiles de qualité, rendant ainsi hommage à des siècles d'histoire et de traditions, souvent bafouées ou déformées par les regards occidentaux.
La journaliste spécialisée Emmanuelle Courrèges remarque : « Il apporte autre chose, un peu comme les créateurs japonais il y a une vingtaine d’années. »
Rihanna DODOO, TA, Quartier Ste-Anne.
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