Radium girls, un combat oublié

Une Radium Girl. (Crédit photo : CC BY-SA 4.0 Esther Mateo - Kate Moore)
New Jersey, 1922. Mollie Maggia, 24 ans, succombe à la mystérieuse maladie qui la tourmente depuis quelques mois. Les médecins sont formels : c'est la syphilis. Dans les deux années qui suivent, trois jeunes femmes connaissent le même sort. Leur point commun : elles sont ouvrières de la compagnie United State Radium. Tous les jours, ces femmes, étonnamment bien payées pour leur statut, peignent les cadrans de montres radioluminescentes. Elles affinent un pinceau du bout de leurs lèvres, le trempent dans la peinture avant de l'appliquer sur le cadran, et répètent l’opération des centaines de fois dans la journée, sans aucune protection. Problème : la peinture utilisée est essentiellement composée de ... radium. Cet élément, ingéré à fortes doses, est en effet toxique.
La responsabilité du radium Ainsi, la mort de Mollie n'a aucun lien avec la syphilis, mais tiendrait à l'imprudence de ses employeurs. Ceux-ci nient radicalement le fait.
Indignées, quatre de ses amies, elles aussi ouvrières, et gravement malades, intentent un procès à l'entreprise. Mourantes, elles n'obtiendront qu'un accord à l'amiable. Mais leur combat, relayé par la presse américaine de l'époque, n'aura pas été totalement vain. Il aboutira à la création de l'OSHA, l'agence fédérale de protection des travailleurs américains. Il mènera aussi à l'amélioration des droits des salariés États-Unis. Ce sont les Radium Girls.
Adèle MONNERAIS, TH, Quartier Ste-Anne.
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