Shana Grebo : émotions et performances

Athlète française et ancienne élève du lycée, elle est revenue à Saint-Martin pour une interview exceptionnelle. L'occasion de se livrer sur sa vie et son sport.
Interview de Shana Grebo. (Crédit photo : P.Pelletier)
Championne de France du 400 m haies, étudiante aux États-Unis et sélectionnée en équipe de France senior pour les JO 2024, Shana Grebo incarne cette réussite dans le sport qui en fait rêver plus d'un.
Y a-t-il des compétitions qui t'ont marquée ? Je dirais que c'est ma première sélection en équipe de France. C'était en 2017 et j'étais encore élève à Saint-Martin. La compétition se passait à Nairobi au Kenya, la première fois pour moi aussi loin de ma maison. C'était une expérience formidable, car j'étais jeune, 16 ans et on a pu courir dans un stade de 60 000 personnes. Humainement, c'était très fort aussi.
Est ce que c'est difficile de vivre de l'athlétisme ? L'athlétisme n'est pas forcément un sport très visible à l'année. Je pense qu'en vivre c'est difficile car il faut essayer de construire un réseau, essayer de se rapprocher d'entreprises privées ou avoir la chance de signer avec des sponsors et des équipementiers souvent réservés aux meilleurs. En équipe de France olympique on était 85 athlètes, et à en vivre décemment, sans rien faire à côté et sans se stresser tous les mois, il n'y a sûrement que 30 personnes.

Comment on gère la pression en tant que Français(e) aux JO de Paris ?
C'est difficile de se préparer aux Jeux olympiques car c'est quelque chose qu'on n'a jamais vécu et pour ceux qui l'ont vécu, ce n'était jamais en France. Avoir un public de milliers de personnes qui acclame ton nom, c'est des sensations incroyables. Mais la pression est difficile à imaginer, parce que tout est décuplé et tout surpasse nos attentes. Il faut juste se dire que ces gens là sont ici pour nous.
Quelle leçon retiendrais-tu de ton expérience ? On en veut toujours plus. Il faut toujours essayer de savourer ce qu'on réalise, être fier même de petites victoires, car tout est important. Surtout, il faut oser, il ne faut pas avoir peur d'essayer, de faire des choses pas forcément logiques et toujours se relever, car si l'option 1 ne fonctionne pas, l'option numéro 10 fonctionne peut-être. On n'y pense pas. Kaël TRELLU, TB, Quartier Ste-Anne.
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